Les Bronzés 3 amis pour la vie
2006
Patrice Leconte
Bien que ne culminant qu’à près quatre millions d’entrées, les deux épisodes des Bronzés ont gagné une notoriété énorme au cours des dernières décennies (sans quoi, comment justifier les 10 millions de spectateurs qui se sont rués sur cette suite ?), devenant des monuments du cinéma. L’idée d’une suite ne date pas d’hier, mais avec un réalisateur qui avait peur de voir son image cantonnée à deux films, il aura fallut attendre un projet d’Astérix tombé à l’eau censée réunir toute la troupe du Splendid pour voir la bande reformée, 27 ans après. Une tragédie qui nous aura valut Astérix aux Jeux Olympiques et ce troisième volet en tous points détestable.
Apparemment investisseurs dans l’affaire hôtelière de Popeye (Thierry Lhermitte), toute la fine équipe est de retour pour des vacances dans un hôtel grand luxe en Espagne. Bernard (Gérard Jugnot) et Nathalie (Josiane Balasko) ont depuis fait fortune avec une chaîne de magasins, mais seront confronté à l’homosexualité de leur fils. Jérôme (Christian Clavier) est lui aussi de la partie malgré ses déboires financiers, ayant en effet commit une bavure en chirurgie esthétique sur la personne de Christiane (Dominique Lavanant). Sa vie part à vau-l’eau mais il a bon espoir de renouer avec son amour d’antan, Gigi (Marie-Anne Chazel), mais cette dernière ne vient pas seule : en voyage aux Etats-Unis, elle tomba amoureuse d’un coiffeur, JC, qui n’est autre que Jean-Claude Dusse (Michel Blanc).
Le film démarre avec tout ce qu’on aime : une musique fraîche et entraînante, le cadre idyllique rappelant les premiers instants, et un Popeye toujours en aussi grande forme avec sa chef cuisinière. Même ensuite Jérôme, dont l’ambition a été rattrapée par sa vantardise, laisse présager un retour pas si mauvais, mais tout ne sera qu’une succession d’idées plus foireuses les unes que les autres. Gigi et ses airbags sont une abomination ; Jean-Claude perd presque toute sa saveur d’antan et ses perruques sont affreuses ; Bernard et son problème d’articulation est un véritable handicap ; l’histoire de la nuit au chalet est une aberration ; l’affaire Christiane est un outrage au bon goût ; sans compter la fin pour le moins stupide. La plupart des gags sont foireux, et les personnages ne sont plus l’ombre d’eux mêmes. Rien ne saurai sauver cette farce bien douloureuse tant l’attente était grande.