Les Gardiens de la Galaxie 2
2017
James Gunn (II)
Alors que les films de super-héros pullulent de plus en plus sur nos écrans, le phénomène d’indigestion s’approche à grands pas et on annonce fréquemment que le prochain va se vautrer, sans pour autant que cela ne se vérifie. Annoncé comme différent et bien plus déjanté, Les Gardiens de la Galaxie faisait parti des projets dit « risqués », mais au final le film récolta plus de 770 M$ dans le monde et se classe 5° plus gros succès dans le Marvel Cinematic Universe. Entre la très grande popularité du premier volet et une campagne marketing solide, nul doute que ce second volume frappera encore plus fort, et qui sait, atteindra peut-être le milliard.
Désormais complète et unifiée, l’équipe des Gardiens – composée de Peter Quill (Chris Pratt), alias Starlord, Gamora (Zoe Saldana), Rocket-Raccoon (Bradley Cooper), Groot (Vin Diesel) et Drax (Dave Bautista) – était chargée de protéger les batteries d’une planète, mais c’était sans compter sur leur compagnon raton-laveur cleptomane. Dans leur fuite ils vont faire la connaissance de Ego (Kurt Russell), le père biologique de Peter.
Dès le début le film nous met très bien. Dans le premier, c’était une petite danse en mode « bat les steaks » en plein territoire hostile, cette fois le générique sera aussi sous forme de danse, celle de bébé Groot sur le champ de bataille alors que ses compagnons se font sauvagement attaquer par une bestiole tentaculaire gigantesque. Bien sûr, il est dommage de passer à côté d’un excellent combat, mais ça rend agréable quelque chose d’aussi indigeste qu’un générique. L’humour marche bien et bébé Groot est une vraie trouvaille, et vu les spots et diverses bande-annonce on comprend bien que c’était clairement le but. On découvre ensuite un peuple intéressant au design réussi, chose quasi inédite dans cet univers, le précédent film étant un naufrage artistique sur bien des points tant les différentes races extraterrestres n’étaient que des humains à la pigmentation hasardeuse, pour ne pas dire atroce. Même un personnage aussi important que Gamora est en grande partie raté en terme de design tant le faussé est colossal au niveau « fantasme sur humanoïde vert » par rapport à Garona, la semi-orc de Warcraft. Enfin bon, pour en revenir à cette fameuse nouvelle espèce, en plus d’une posture quasi robotique, d’un regard étrange et d’un revêtement doré qui renforce leur suprématie revendiquée, on découvre pas mal d’aspects de leur culture singulière, nous donnant vraiment envie d’en savoir plus sur eux.
Une mise en bouche réussie qui se confirmera rapidement tant l’histoire avec le père est passionnante, faisant écho aux plus grands thèmes existentialistes de science-fiction. Plus encore, il nous permet de rencontrer son assistante, être à la fragilité touchante qui amènera une sensibilité et un humour très sincères, permettant d’alterner avec les gags de racolage plus classiques. De manière globale, le film gère mieux ses thèmes de SF et se rapproche plus d’un Star Trek que d’un film de super-héros lambda, ce qui n’est pas pour déplaire tant le genre est coûteux et peine à trouver des projets aussi aboutis. Le film développe bien plus la richesse de son univers avec ce nouvel épisode, nous dévoilant entre autre une ancienne alliance de gardiens de la galaxie qui était dirigée par un certain Stakar (Sylvester Stallone), sans compter une poignée de rôles secondaires qui prennent un peu plus d’ampleur, donnant de la légitimité à certains enjeux dramatiques. L’humour est toujours aussi efficace, les effets-spéciaux sont au top et cette cuvée apporte un peu plus de profondeur et de richesse, de quoi clairement relancer l’intérêt. Du divertissement fun, drôle et coloré mais pas pour autant décérébré, donc c’est validé.