Cloclo

Cloclo
2012
Florent Emilio Siri

Claude François, l’une des plus grandes stars françaises de l’histoire et l’un des meilleurs chanteurs de sa génération. Comme il y a deux ans pour Gainsbourg, le cinéma fait plus que lui rendre hommage en faisant un biopic sur sa vie de son enfance à sa mort sans omettre les travers qui ont fait de lui une légende.

Tout commença le 1° février 1939 à Ismaïlia en Egypte, jour de la naissance de Claude François (Jérémie Renier). Très jeune déjà, Claude s’intéressait à la musique. Cette passion grandissante lui fera prendre un tournant décisif dans sa vie en 1959 alors que sa famille quittait le pays à cause de la guerre. A son arrivée en France, il va rejoindre une troupe pour vivre de sa musique. Cette décision l’obligera à quitter le domicile parentale. Il commencera alors une longue période de galère en compagnie de sa première femme  Janet, tentant en vain de décrocher un contrat avec Philip. Et finalement, c’est en 1962 qu’il sera révélé au public avec sa reprise des Everly Brother : Belle, Belle, Belle. C’est aussi grâce à ce tube qu’il rencontrera Paul Lederman (Benoît Magimel), homme de l’ombre qui dirigeait la carrière de Cloclo avec une volonté de fer. Jamais satisfait de sa gloire présente, Claude François aura passé sa vie en quête de reconnaissance.

Que se cache t-il derrière tout les strass et les paillettes ? Quel homme était-il vraiment ? Mais la vraie question est « est-ce suffisamment intéressant pour en faire un film ? ». On se souvient par exemple du très moyen Gainsbourg vie héroïque, lui aussi biopic d’un chanteur célèbre mort. Mais finalement, le film vaut largement le détour. L’histoire qu’il a vécu est dramatique et très sombre entre un père indigne, une mère accroc, une carrière difficile et une vie sentimentale déchirante. Si Cloclo était un coureur de jupon faisant passer DSK pour une pucelle, ça n’était pas par choix mais par manque affectif. Sa première femme était tout pour lui mais la jalousie et la pauvreté eurent raison du couple. Le pire fut la perte du plus grand amour de sa vie : France Gall (interprétée par une Joséphine Japy magnifique et envoûtante). Chaque malheur de sa vie renforcèrent ses mauvais côtés : jalousie, insatisfaction constante, paranoïa et détresse affective. Le film retransmet admirablement le caractère de Claude François jusque dans ses vices et la prestation exceptionnelle de Jérémie Renier donne une ampleur extraordinaire à l’histoire. Le film humanise cette star en montrant un homme au cœur brisé et à l’ambition infinie. Biopic oblige, le film n’est pas l’œuvre du siècle mais la travail fait est admirable. L’un des plus bel hommage qui soit.

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Une réponse à Cloclo

  1. Anaïs dit :

    Très belle critique pour un très beau film, très émouvant.

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