Dernier grand monarque de France (Louis XVIII et Charles X n’ayant pas tellement marqué l’histoire), Louis XVI est mort guillotiné avec sa femme le 21 janvier 1793. Le film s’intéresse aux éléments déclencheurs de cette fin tragique : la révolution de 1789, ou plus précisément les quatre journées du 15 au 19 juillet.
Le film est centré sur la personne de Sidonie Laborde (Léa Seydoux), lectrice de la reine Marie-Antoinette (Diane Kruger) et femme de la cour. De la prise de la Bastille à sa fuite de Versailles, on suivra ses quatre derniers jours aux côtés de la reine, qu’elle chérit et vénère par dessus tout, et plus encore. Mais dans cette période de troubles la reine ne pense qu’à son amie Gabrielle de Polignac (Virginie Ledoyen), véritable rivale pour Sidonie.
Le film n’est rien, et c’est on ne peut plus déroutant. Avec ce genre de thème, on s’imaginait aisément une sorte de reconstitution historique où les vies brisées joueraient sur nos sentiments, avec une orientation peut-être amoureuse et mélodramatique comme avec la « célèbre » comédie-musicale 1789 : les amants de la Bastille. Mais il n’en est rien. Et pour cause, le film ne traite que de quatre pauvres malheureux jours sur un drame qui se sera étalé sur de longues années. Il ne parlera pas non plus des horreurs et de la violence de la révolution, où le sang noble était versé abondement dans les rues de Paris (un fils du roi fut même emprisonné à sept ans jusqu’à sa mort trois ans plus tard). Et pour ce qui est des relations entre les trois filles, les sentiments amoureux sont clairement énoncés, mais rien n’abondera en ce sens, y laissant là un simple fantasme lesbien non assouvi. Le film part sur de nombreuses pistes, mais n’en assumera aucune. Et au final, même si la réalisation est bonne, les décors splendides et les actrices pas mal, le manque d’approfondissement et l’angle finalement inintéressant du film font que l’ennui l’emporte sur la technique. Beaucoup de moyens et d’efforts pour pas grand chose.