Rocky Balboa

Rocky Balboa
2007
Sylvester Stallone

Ça n’est pas parce qu’on a perdu son dernier combat qu’il faut renoncer à remonter sur le ring. Saga jouissant d’une immense popularité, Rocky a fait le faux-pas fatal avec Rocky V, massacré par la critique, aboutissant à une claque au box-office. C’était son bébé, son projet porté à bout de bras qui l’a fait connaître, alors le voir tomber en désuétude, ça fait mal. Projet mûri pendant très longtemps, il aura fallut 16 ans à Stallone pour revenir, espérant redorer le blason de son alter ego dont le combat a toujours fait écho. Moins pire que le dernier en terme de recettes, malgré d’excellentes critiques saluant un retour tant attendu, il s’agit pourtant du volet ayant fait le moins d’entrées, d’autant plus dommageable dans la mesure où un septième était prévu et qu’il aura fallut attendre neuf ans de plus pour que le champion revienne.

Rocky Balboa (Sylvester Stallone) fut un grand boxeur, le plus grand de tous peut-être, mais c’est désormais derrière lui et la page est bel et bien tournée. Il coule des jours tranquilles dans son restaurant, baptisé en l’honneur de feu son épouse à qui il va rendre visite tous les jours, discutant de ses exploits passés avec ses clients nostalgiques. Attendant en vain la visite d’un fils (Milo Ventimiglia) ne supportant pas le poids de son héritage, il se morfond, prisonnier d’un bonheur passé qui ne reviendra jamais. En y repensant, une petite boule subsiste, comme s’il n’en avait pas totalement fini avec la boxe. Et pourquoi pas un dernier match ?

Les gens n’avaient pas aimé le cinquième opus car il était pessimiste et, contrairement aux autres, n’était pas si glorieux pour notre héros. Reprendre après si longtemps avec un Rocky usé, toujours plus ou moins pauvre, rejeté par son fils, toujours affublé de son connard de beau-frère mais désormais veuf, arraché de l’amour de sa vie, c’est moche et donc très osé. On démarre donc pas forcément très confiant, mais Rocky a un cœur toujours aussi grand, son histoire nous touche, son histoire avec la petite Marie est forte, et l’acteur est au sommet art. Alors forcément, il est vieux, un peu balourd, ça manque de combats et le combat final n’est pas le plus impressionnant ni le plus passionnant, mais avec des enjeux plus personnels, un style plus viscéral et de belles performances, on est complètement happé. Les émotions sont fortes, nombre de dialogues font mouche, et même si on ne retrouve pas la force d’antan, c’est un retour salvateur qui nous rappelle pourquoi on a aimé ce sport, ce combattant, et l’espoir nous envahi à nouveau.

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