Lego Batman, Le Film
2017
Chris McKay
Quand de grandes personnes ressortent leurs Lego du placard pour se taper du bon gros délire, ça donne La grande aventure Lego, un petit film sympathique qui sans vraiment exploiter à fond son potentiel nous livrait un divertissement efficace. Fort de ses 469 M$ récoltés pour un modeste budget de 60 M$, le feu vert fut donné pour une peltée de films dérivés et une suite prévue pour 2019, et voici le premier d’entre eux.
Personnage clé de la grande aventure, Batman nous revient pour un film solo. Luttant éternellement contre le crime à Gotham City, il se complet dans son quotidien mais il est bien le seul : la fille du commissaire Gordon souhaite faire bouger les choses et les méchants eux-même sont las de leurs affrontements, tout particulièrement le Joker, bien décidé à opposer à son antagoniste une menace d’une ampleur inédite.
Le film démarre sur les chapeaux de roue avec du cassage de quatrième mur et de l’humour épicé à la Deadpool, nous proposant des gags qui sonnent vraiment novateurs. Mieux encore, on se délecte de la VF qui redonne à Batman le même doubleur que celui que son personnage avait dans la trilogie du Dark Knight, lui insufflant d’emblée une légitimité certaine. Le film part très vite et très loin dans ses délires, nous balançant une avalanche de méchants et trouvant des utilisations intéressantes des Lego, source de pas mal de gags d’ailleurs. On rentre facilement dedans et les clin d’œil fusent, récompensant un public adulte à qui le film se destine très clairement. Oui mais voilà, au bout d’un moment la magie cesse d’opérer. Le côté stéréotypé des personnages devient flagrant, les gags se répètent et l’histoire est à la fois trop classique et trop foutraque. Le genre d’OAV crédible qu’on aurait pu avoir, mais qui s’avère décevant à force d’aborder trop de thèmes et de personnages pour au final n’en approfondir aucun. À l’image de Deadpool, le film se positionne comme l’antithèse des films de super-héros classiques mais en possède les mêmes tares scénaristiques avec une construction et des enjeux identiques, à ceci près que la formule manque parfois de saveur ici. Un style efficace pour un divertissement honnête, mais le film devient vite redondant et son scénario est brouillon.