Le Pion

Le Pion
1978
Christian Gion

Si déjà le respect pour les professeurs est assez largement mort aujourd’hui, il n’y en a pratiquement jamais eu pour les pions, relégués au rang de simples surveillants autistes assimilés à des meubles depuis quelques décennies. Pourtant, il fut un temps où leurs fonctions allaient bien au delà en terme d’encadrement, leur arrivant parfois de remplacer certains professeurs pour les cours. Si « récemment » Les Choristes sont passés par là pour nous rappeler l’importance qu’avaient pu avoir les pions à un temps donné, voici un vraie plongée au cœur d’une époque où leur statut social avait encore de la valeur.

Homme de lettres aspirant à devenir professeur, faute de diplôme Bertrand Barabi (Henry Guybet) se contenta d’un poste de pion dans un collège, espérant un jour pouvoir faire ses preuves et que son proviseur (Claude Piéplu) le nomme titulaire. Seulement voilà, il est loin d’avoir la poigne nécessaire et ses surveillances virent souvent à l’émeute. Mais le chaut est-il une preuve d’irrespect ou au contraire une marque de confiance voir de camaraderie ? Un problème qu’il devra vite résoudre sans quoi une inspection de l’académie (Michel Galabru) pourrait lui coûter cher.

Deux films en uns, le film nous fait découvrir les dessous d’un modèle institutionnel d’antan, se focalisant sur le rôle méconnu des pions de l’époque, pas forcément chef d’orchestre. Certains n’ont pas un naturel agressif et préfèrent établir un dialogue plutôt que de couper court à ceux des autres, nous montrant dans une version un peu exagérée les avantages et inconvénients de la méthode douce. On suivra toute une pléthore de personnages aux histoires plus ou moins intéressantes, mais en dehors du pion aucune ne sera réellement développée. En seconde partie (petit tiers en réalité) une toute autre histoire prendra le pas, les talents littéraires réprimés du fameux pion obtenant l’attention qu’ils méritaient. Un retour d’ascenseur pour les censeurs dirait-on, et ça fait du bien de voir quelques médisants remit à leurs places. On sourit plus que ce que l’on rit, certains gags – pour ne pas dire tous – sont trop étirés au point d’ennuyer par moments, mais les acteurs sont sympathiques et l’histoire se suit bien.

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