En cas de prise d’otages, on fait toujours appel à un négociateur. Au cinéma, on se souviendra notamment du film justement intitulé Négociateur qui mettait ce métier au service d’un magnifique complot savamment orchestré. Ici, pour cette adaptation du roman Otages de la peur de Robert Crais, il s’agira d’une prise d’otage fortuite sur un coup de tête.
En effet, tout commença quand trois petites frappes locales repérèrent une luxueuse voiture, et décidèrent de la suivre jusqu’à son domicile : une immense villa ultra-fortifiée. Agissant sans trop réfléchir, ils mirent à terre le père à coup de cross et enfermèrent son fils et sa fille, paniqués par l’alarme silencieuse qui fit venir une policière, descendue par le fou de la bande : Mars (Ben Foster). Pour essayer de résoudre le problème et sauver le plus de vies possibles, le chef de la police du secteur, Jeff Talley (Bruce Willis), va devoir à nouveau jouer les négociateurs, un an après avoir arrêté pour cause de mission ratée (trois personnes mortes, dont le jeune fils). Mais il ne s’agit là que d’une infime partie de son problème : les associés du père prit en otage, attendent avec impatience les codes bancaires cryptés qu’il préparait, et ont kidnappé la fille et la femme de Jeff pour s’assurer de les retrouver.
Dans un cas classique de prise d’otage, on retrouve un schéma récurrent : soit il s’agit d’un acte désespéré d’une personne seule, soit il s’agit d’un plan de haute importance relevant du grand banditisme. Dans ce film, on part d’un principe peu commun : trois jeunes qui s’improvisent cambrioleurs. Mais leur amateurisme les fera rencontrer les propriétaires, débouchant, avec l’activation d’une alarme et l’arrivée d’une patrouille, à une situation très tendue qui basculera vers la prise d’otage. Et finalement il s’agira même d’une double prise d’otage puisque notre négociateur reconverti en simple policier devra lui aussi faire face à une prise d’otage contre lui pour récupérer des données directement liées à la première. Les enjeux sont donc double, de même que le suspense et la psychologie du film, jouant énormément sur la complexité des personnages, tous plutôt bien interprétés. On retrouvera donc les beaux échanges verbaux qui incombent à ce genre de film, beaucoup de suspense et surtout un rythme dynamique. Bourrée de rebondissements, l’histoire s’avère tout de même un peu trop classique, mélangeant Piège de cristal à Prison de verre, mais avec une certaine habileté qui n’est pas pour déplaire. Gros manque d’ambition assurément, le film sait néanmoins se rattraper par le charisme de son héros, la propreté de sa réalisation et la netteté de son histoire. Un très bon divertissement.