Sur la route

Sur la route
2012
Walter Salles

Basé sur le roman autobiographique de Jack Kerouac sorti en 1952, le film fut l’histoire d’une longue recherche. Dès sa sortie, le livre connu un succès immédiat et l’idée d’un film avec Marlon Brando et James Dean émergea mais sans jamais aboutir. C’est finalement Francis Ford Copola qui racheta les droits du livre en 1968 et mit donc 42 ans pour faire aboutir le projet. L’aboutissement d’une œuvre reconnue et légendaire qui repartie malencontreusement bredouille de Cannes. Raison supplémentaire d’aller voir ce film puisque bien souvent les vainqueurs sont les plus mauvais.

Avant l’époque des hippies complètement défoncés et débridés, il a existé un mouvement précurseur dans les années 40-50 : la « beat generation ». Le film raconte donc l’aventure de Sal Paradise (Sam Riley), jeune écrivain en devenir en manque d’action et d’inspiration. Mais tout cela va changer le jour de sa rencontre avec Dean Moriarty (Garrett Hedlund), fraîchement marié avec une jeune fille de 16 ans, Marylou (Kristen Stewart). Suite à leur invitation, il décide de prendre la route (faire du stop) et de les rejoindre à Denver. Cette formidable expérience tant dangereuse qu’excitante va le changer et déclencher chez lui une fureur de vivre. Et avec Dean Moriarty va commencer sa vie sur la route.

Le ton est donné dès la première scène avec une longue séquence où l’on voit Sal marcher : c’est incroyablement lent. Pas forcément mou mais lent. L’histoire du film est riche mais il faut bien dire que sur les 2h20 du film, il y a de sacrés moments de flottement et il aurait été aisé de couper certains passages peu utiles. Par contre, si l’idée d’un road movie d’époque est sympathique, l’ambiance est clairement à l’excès. Les protagonistes respirent plus de tabac que d’air, boivent plus d’alcool qu’autre chose et se droguent plus que ce qu’ils ne mangent. Et quand ils ne sont pas sur la route ou entrain de fumer/ingérer des substances pas très légales, c’est du bésodrome à gogo où les plans à trois, voir plus, ne sont pas rares. Les changements de bords sont eux aussi nombreux et la chaudasse de Marylou est une des plus grosses nympho de l’histoire. Et même si on peut apprécier l’ambiance festive et décalée, on frise l’indigestion. Heureusement, les acteurs sont plutôt bons. On notera au passage les présences discrètes de Kirsten Dunst, Viggo Mortensen ou encore Amy Adams. Le véritable problème du film réside dans sa structure : réalisation maladroite, rythme atroce et absence de fin. Le spectateur voit arriver, incrédule, le générique de fin, laissant d’innombrables questions quand à l’amitié entre Sal et Dean et leur avenirs, et sans réelle rupture avec le reste. J’ignore quelle est la situation du livre mais pour ce qui est du film, l’idée de départ était sympathique, les acteurs bons et l’ambiance originale mais les dérives sont trop virales et on a tendance à s’ennuyer par moment. Dommage…

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