Quelque part dans le temps

Quelque part dans le temps
1980
Jeannot Szwarc

Immense acteur des années 80 – 90, Christopher Reeve a connu la gloire grâce à son légendaire rôle de Superman en 1978. L’avenir semblait brillant pour lui puisqu’entre deux films sur son super-héros, il tournait de nombreux films dont celui-ci. Cette romance dramatique est d’ailleurs considérée comme son meilleur rôle. Mais sa carrière fut toute autre à cause de son accident qui entraîna probablement sa mort neuf ans plus tard…

Plus tragique encore que la vie de son acteur, le film démarre en 1972 alors que Richard Collier (Christopher Reeve) donne une représentation de sa pièce dans le Grand Hôtel qui sera bientôt disponible à Brodway. Une énigmatique femme âgée lui donne alors une ancienne montre à gousset en or en lui disant « reviens-moi », puis disparaît. Huit ans plus tard, alors que Richard est devenu un immense créateur de pièce de théâtre, il décide de prendre des vacances. Sa route le conduira justement au Grand Hôtel où il y trouvera le portrait d’une femme magnifique. Après avoir longuement rêvé d’elle, il se renseigna et apprit qu’elle n’est autre que Elise McKenna (Jane Seymour), une ancienne actrice vedette qui est aussi cette même vieille femme qui lui a offert la montre, morte la nuit qui a suivit ce jour. Ses pas le mèneront dans son ancienne maison où il y trouvera un livre rédigé par un de ses ex professeur parlant de voyage temporel par hypnose. Et grâce à cette méthode, il franchira les 68 ans qui le sépare de son amour.

Effectivement, le pellicule crépite encore et certains passages gardent en fond des dialogues en anglais. Le film accuse indéniablement son âge mais une chose nous touche au fond du cœur et nous ramène à une nostalgie intemporel : la musique. Le son est certes digne d’une vielle boîte à musique mais son charme n’en est que plus grandiose. On pourrai se demander pourquoi faire tant d’effort pour la voir, après tout, les femmes belles sont nombreuses. Non, c’est elle, c’est le destin. Le film fait d’ailleurs incroyablement fort puisqu’il nous prouve que tout ça n’est que le fruit de leur volonté de par la motivation sincère qui les anime, mais il y a plus. La structure du film est irréprochable et chaque détail a une importance cruciale et tout est connecté. Il ne pouvait pas en être différemment. On gardera tout de même quelques questions en suspend comme d’où sort cette montre puisqu’ils se la transmettent mutuellement et il réside une certaine ambiguïté sur le personnage de William Robinson (Christopher Plummer), le manager de Elise. Viendrait-il lui aussi du futur ? Plusieurs faits en attestent. Nombreux sont les mystères qui entourent le film… Pour ce qui est de la fin, on ne peut qu’être impressionné par tant de talent et de poésie. On assimile souvent une fin triste par une fin mauvaise, mais pas ici. Il n’y avait de toute façon pas le choix : Elise étant morte seule, leur bonheur aurait été un paradoxe temporel. Il n’a d’autre choix que de se laisser mourir pour la rejoindre dans l’au-delà. C’est bien évidemment une fin horrible et bouleversante mais quand la musique résonne une dernière fois sur leur âmes se retrouvant enfin et pour toujours, seul un monstre n’aurait pas au moins une boule à la gorge. La force des acteurs y fait pour beaucoup, la musique encore plus. Une œuvre inoubliable qui nous rappelle que les plus belles histoires ne sont pas forcément les plus heureuses.

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