Après un premier jeu sympathique qui fut assez largement plébiscité par l’ensemble de la communauté, Ubisoft revient en force avec un nouvel épisode qui, après nous avoir entraîné dans les terres inhospitalières de la Palestine, nous fera découvrir l’Italie du XVIII ° siècle avec un nouvel ancêtre de Desmond Miles : Eizo Auditore da Firenze, jeune noble de Florence. Cette suite se montrera t-elle à la hauteur ?
Graphismes : 16/20
Le moteur n’a pas tellement évolué mais son utilisation est bien meilleure. Si la partie exploration en dehors des villes est presque intégralement passée à la trappe, on trouvera (ou non) un peu plus de charme à Florence et Venise qu’il n’y en avait en Palestine. Néanmoins, on souffre toujours du même problème : toutes les villes se ressemblent pour cause d’architecture similaires. Seule Venise sort un peu du lot mais sans plus. Par contre, c’est côté vestimentaire que le jeu offre plus fantaisie : entre les nobles et les personnages importants, on croise un beau panel de couleurs exhaustives et chaleureuses. Mais le réel progrès vient de la mise en scène, plus proche du cinéma d’aventure, et de la modélisation des visages, toujours très loin des modèles du genre mais déjà beaucoup plus convaincante que par le passé. Le personnage de Lucy Stillman est ainsi beaucoup plus ressemblant à son actrice : Kristen Bell. Il reste néanmoins de nombreux bugs et autre clipping qui feront malencontreusement planter le jeu et on espère plus de surprises dans le futur.
Jouabilité : 16/20
Si tout le monde avait applaudit des deux mains la liberté et la multitudes d’actions contextuelles qui rendaient l’expérience de jeu si jouissive, il était difficile de fermer les yeux sur tous ses innombrables défauts. Bien conscient de ça, Ubisoft a fait un travail formidable, mais pas encore suffisent. Parmi les problèmes les plus ennuyeux, le côté incroyablement linéaire du jeu faisait parti des gros points noirs. Ainsi, Eizo n’est plus un faire-valoir qui effectue ses tâches, il est un assassin libre et indépendant qui s’allie par moment avec ses confrères, mais qui se dicte sa propre voix. Bien qu’il y est une certaine redondance, la répétition est plus large et dans chaque assassinat, on y trouvera une personnalisation appréciable. Par contre, pour ce qui est des quêtes secondaires, elles sont très loin de se valoir. S’occuper de sa ville est jouissif et comme l’argent coule à flot, au besoin on peux en voler, tout évolue très vite. L’utilisation d’argent fait parti de ces nouveautés essentiels. De même, obtenir les pages du codex est facile, donc on le fait de bon cœur. En revanche, trouver les plumes et les glyphes est horrible et demande un sacrifice énorme : se balader en vision d’aigle, en résulte des nausées et des migraines importantes. Et si les glyphes ne sont que 20 et que internet est notre ami, d’autant que le résultat vaut le détour, avoir les 100 plumes est aussi chiant qu’impossible, et loin d’être indispensable (on s’arrêtera heureux à 50). Mais la palme de la mission la plus détestable revient aux six cryptes, qui demandent une habileté et une rapidité incompatibles avec la caméra approximative et l’imprécision des commandes d’escalade et de saut. Certains passages devront vous demander des dizaines et des dizaines de tentatives chaotiques et frustrantes. Heureusement, Eizo est beaucoup plus agile et maniable que Altaïr, de même que Desmond s’octroie des évolutions éblouissantes qui laissent présager une suite aussi colossale que magistrale. Pour ce qui est des combats, la double lame et l’augmentation des armes ne change pas grand chose (à quand l’arc que tout le monde a sauf nous ?!!), ça reste brouillon et pas génial, bien que ça ai gagné en dynamisme et qu’on pourrait très bien frôler le Kingdom Hearts rapidement. On regrettera par contre le manque de personnalisation de Eizo. Les changements d’armures sont bien venus mais on aurait aimé virer son bout de cape disgracieux sur son épaule gauche. Au rang des bonnes idées on pourra féliciter Eizo de savoir nager, un véritable soulagement, bien que les gondoles soient aussi inutiles que difficilement maniables. Les améliorations sont tout de même une véritable bouffée d’air, mais l’ampleur de la tâche reste immense.
Durée de vie : 18/20
Un peu mieux que son prédécesseur, Assassin’s Creed II réclamera un minimum de 22-25 heures pour finir le jeu en ayant un peu amélioré la Villa et obtenu l’armure d’Altaïr. Il faudra plus près de 30 heures pour obtenir les glyphes et avoir les différentes collections « abordables » (pas les plumes). Les à côté sont moins nombreux mais plus consistants.
Bande son : 16/20
Encore une fois, on s’étonnera de ne se rappeler presque aucunes musiques à la fin du jeu, pourtant bien utilisées quand il s’agit de souligner un effet dramatique ou d’instaurer une ambiance épique. En revanche, on se souviendra longtemps des très bons dialogues et de l’impressionnant casting vocal (vive David Duchovny !!!) qui nous mettra bien dans l’ambiance Italienne. Le « Requies cat impache » restera dans les mémoires.
Scénario : 16/20
Pas totalement convaincant dans le premier, on entrera beaucoup plus facilement dans ce second opus grâce à sa mise en scène renforcée et son contexte italien plus accueillant. Ainsi, le jeu mettra Desmond Miles en plein cœur de la révolte des assassins contre les templiers, dans un complexe secret inquiétant et sordide. On nous révèle ainsi la raison secondaire de sa quête, autre que de vérité auprès de ses ancêtres : il doit apprendre l’art du combat en assimilant les techniques via l’Animus (et ça déboite !). Le jeu nous conduira en Toscane, en Romane, à Venise et brièvement à Rome (dommage que l’expérience soit si courte tant la ville est splendide) de 1776 à 1799, soit un Eizo de 17 à 40 ans, sur la trace de l’espagnole Rodrigo Borgia, le chef des templier. Assez classique et bien trop distillée (voir les années passer pour rien agace pas mal), l’histoire laisse néanmoins entrevoir un univers d’une richesse insoupçonnée et aussi captivante que dérangeante. L’histoire des glyphes et la scène finale à la chapelle Sixtine en laisseront plus d’un sur le cul.
Note globale : 17/20
Avec son final un peu blasphématoire et intriguant, Assassin’s Creed avait susciter énormément d’intérêt et cette suite était attendue au tournant. Peu être moins originale mais plus appréciée, l’Italie, terre profondément ancrée dans le catholicisme, était l’endroit parfait pour accueillir un nouvel assassin. Tout se met en place très vite, notamment grâce aux repères déjà établis avec le premier jeu, et on se réjouit de constater des améliorations vitales tels les efforts de diversité des missions, le dynamisme des combats, et même quelques idées très bonnes quand à l’escalade, moins automatique et un chouïa plus précis. Reposant sur le même principe de Desmond qui revit l’histoire d’un de ses ancêtres via l’Animus, on appréciera néanmoins la continuité dans l’histoire : les interludes dans l’aventure d’Eizo sont très peu nombreuses et toutes parfaitement justifiées et intéressante. Bien plus agréable à jouer, à regarder et à entendre, cette suite sera aussi une belle surprise en ce qui concerne son scénario. Certes ultra classique et reposant quasi intégralement sur l’ambiance italienne, le jeu nous distillera quelques informations essentiels, troublantes et qui remettent en cause la vie elle même, à travers ses glyphes et surtout sa fin hallucinante et cauchemardesque. Si certain en doutaient encore, la licence est l’une des plus prometteuses qui soit.