Assassin’s Creed : Brotherhood

Assassin’s Creed : Brotherhood
2011
PC

Alors que l’histoire de Altaïr prenait fin avec le premier Assassin’s Creed, bien qu’il est eu droit à une petite séquence dans la suite, l’ancêtre de Desmond Miles qui vécu en Italie lors de la Renaissance, Eizo Auditore Da Firenze, a pour sa part droit à un autre jeu dédié, formant une trilogie à part entière avec Révélations, au cœur de celle de Desmond, censée prendre fin avec le cinquième volet intitulé Assassin’s Creed III, qui sortira le mois prochain. Suite directe de Assassin’s Creed II, le jeu prend place après les évènements du Vatican, alors que Eizo revient à Monterrigioni avec la pomme.

Graphismes : 14/20, et 17 dans le présent

Le recyclage continue : le moteur graphique du jeu est le même depuis le tout premier épisode, soit un moteur déjà vieux de quatre ans. Si les efforts apportés aux modélisations faciales sont meilleurs, les environnements souffrent de quelques pixellisations et autres imperfections. Heureusement, la richesse de Rome et la variété de ses environs font un peu mieux passer le pilule. Par contre, mise à part une introduction à la Villa et des séquences flash-back à Florence, on ne pourra compter que sur Rome, soit une carte cinq fois plus petite que le précédent jeu, qui comptait déjà moins de décors hors-ville que le tout premier. Du coup, on se lasse de voir les mêmes rues, loin du charme de Venise. Et si la mise en scène, hors grands moments importants, est nettement moins travaillée, on notera aussi une moins bonne inspiration au niveau du design, passant ainsi de la magnifique armure finale de Altaïr à une infâme parure estampillée Romulus. Néanmoins, le jeu nous réserve quelques surprises avec les trop rares moments en compagnie de Desmond, utilisant prodigieusement la lumière pour donner une image d’une rare intensité et d’une grande puissance poétique.

Jouabilité : 13/20

Reposant sur les mêmes bases que ses prédécesseurs, ce troisième épisode améliore encore un peu la formule en donnant encore un peu plus de punch aux combats et en offrant plus d’optimisation, d’accessoires et armures. Toujours plus d’armes, toujours plus de quêtes, toujours plus de gestion. Exit la Villa, on gère ici carrément l’intégralité de l’infrastructure de Rome, du moins dès que la zone est accessible : bonjour la frustration. Ainsi, on aura ses bâtiments de femmes de joie, de voleurs, de mercenaires, des monuments touristiques, des centres de docteurs, des banques, des forges, des ateliers d’art et de couture, des centres équestres et autre oléoduc. Mais en fait, cela consiste juste à acheter l’endroit pour accroître ses ristournes et ses gains à la banque. De plus, tout les articles ne sont pas achetable directement : des quêtes sont parfois nécessaires pour les débloquer. C’est là qu’intervient l’une des nouveautés du titre, la ligue des assassins : propulsé maître de la confrérie, Eizo pourra avoir à ses ordres des apprentis assassins pour effectuer des missions, rapportant de l’argent, expérience, et parfois des items pour les quêtes marchandes. Pas folichon mais ça représente un bon à côté, surtout que le fond du jeu est plutôt déplaisant…
Difficile de faire la différence entre les missions secondaires des principales, outre le point d’exclamation sur la carte. dans tous les cas, il s’agira de filature et /ou de meurtre, avec à chaque fois la tour Borgia à détruire. Et le jeu vous infligera cette torture répétitive du début à la fin, avec même des passages d’une rare atrocité. Si dans le second volet les six cryptes aboutissaient à une sublime armure, récompensant votre sacrifice, cette purge sera reconduite avec les six repères Romulus, aboutissant à une miteuse carcasse indigne. Un peu plus faisable, ses passages restent mortellement chiants et difficiles. Mais le prix de la vacherie du jeu revient à Leonard et ses inventions à la con. Le principe est simple : s’introduire, suivre l’architecte, détruire les plans, puis s’enfuir avec l’invention. Si l’intrusion est atroce tellement les gardes sont au taquet, le summum du « est-ce que vous avez au moins testé votre jeu avant de le commercialiser ? » est atteint avec la phase d’essayage. La carriole, pas géniale ; la barque, dure et pas maniable ; le tank, horrible ; le deltaplane ? LE DELTAPLANE ?!!! Mais qu’est-ce que c’est que cette #@*§/ !!! Coup de vent, tu meurt. Tu tourne, tu crève. Tu rate ton tire, c’est fini. Tu esquive une flèche, tu te mange le sol. Impossible de passer cette séquence de cinq minutes sans y perdre au moins une heure. Il est vrai que le principal problème réside généralement dans la caméra folle qui aime faire des virages de malades, aboutissant à votre chute, mais ces quelques passages cumulent avec des machines conçues à l’arrache. Mais ça fait quand même mal au cœur de voir autant de potentiel au service de ce vide linéaire…

Durée de vie : 17/20

Difficile de noter sa longévité tant cela dépend du joueur. En ligne droite, on reste dans la lignée des précédents : 20 heures. Mais pour qui veut tâter un peu des missions et se manger du Romulus et autres assassinats, et acheter un peu ce que Rome a à nous offrir, les trentaine d’heure est envisageable. Reste après le multi-joueur, sympathique mais dispensable, surtout pour qui appréciait la solitude du guerrier. Par contre, nul besoin de trifouiller et retourner la ville dans tout les sens, la séquence obtenue après la reconstitution du message du sujet 16 ne dit rien, mise à part que « elle », sous-entendu la déesse du Vatican, créatrice de l’humanité, n’est pas celle qu’elle prétend et que Eve est la clef. Hum, oui…

Bande son : 17/20

Assez discrètes en générales, les musiques du jeu remplient toujours parfaitement leur rôle : appuyer l’ambiance des séquences. On soulignera par contre une musique en particulier, celle du chant de guerre démoniaque, très fort et terrifiant. Reste donc l’excellence des doublages, toujours servis par les mêmes piliers du milieu.

Scénario : 8/20

Alors que le jeu démarre sous les meilleurs auspices (séquences dans le présent de qualité avec retour à la Villa, grosses scènes avec Eizo face à l’envahisseur), le jeu nous lâchera dans une série de missions à Rome sans grand intérêt et sans enjeux pour l’histoire. Tout juste le jeu nous réveillera pour la toute fin avec Desmond qui pénètre dans la salle de la pomme d’Eden, mais ne révélant rien de bien passionnant. Et comme l’ont fait les deux premiers jeux, celui-ci nous lâchera le générique de fin (d’ailleurs chronométré à plus de dix minutes, arf…) après un insoutenable queue-de-poisson, histoire de nous inciter plus que fortement à jouer à la suite. Du coup, le jeu échoue dans sa tâche visant à justifier son existence. Seuls les fans hard-core y trouveront une raison d’y plonger.

Note globale : 14/20

Bien que l’histoire du jeu se déroule directement après les évènements de Assassin’s Creed II, son statut de suite n’est pas une évidence étant donné qu’il ne fait pas partie de la trilogie de Desmond Miles. Autrement dit, et on le comprend rapidement, il s’agit plus d’un spin-off qui peut, ou non, s’ajouter aux aventures précédentes. Le verdict de Révélation sera probablement le même : les moments importants des deux jeux seront probablement ré-expliqués dans le vrai troisième jeu, limitant par là même son influence possible. On en excusera du coup le certain manque de finition graphique et la restriction scénaristique. En revanche, difficile de pardonner la linéarité incroyable des missions, carrément injouables par moments. La prolifération des missions inutiles pollue la carte et désespère au plus haut point. Profitant de quelques bonnes idées et des concepts qui ont fait le succès de la saga, le jeu repose un peu trop sur la sympathie accordée à ses aînés et ne nous offre qu’une bonne extension de la vie de Eizo, en espérant voir un jour débarquer un un jeu entièrement axé sur Desmond, qui mérite clairement plus. En attendant la sortie inéluctable du III, Révélation aura la lourde tâche de redorer le blason de Eizo, un peu fainéant pour le coup, et qui devrait de manier de faire un enfant (sinon il n’y aurait pas de Desmond), car 48 ans, ça chiffre…

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