50/50

50/50
2011
Jonathan Levine

À Hollywood, il y a les scénarios en or, comme les adaptations de best-seller (encore que… ) ou de comics, qui ne demandent qu’à happer des fans déjà conquis, mais il y a aussi une liste secrète, fuitée il y a quelques mois, sur des projets à risques : une black liste. Au même titre que The Social Network, Hunger Games, Le Discours d’un roi et bien d’autre, le film dû patiemment attendre, une décennie durant, un réalisateur assez courageux pour braver le danger.

Le film est inspiré de la propre histoire du scénariste et producteur du film, atteint d’un cancer à tout juste 20 ans. Dans le film, c’est Adam (Joseph Gordon-Levitt), qui se voit diagnostiquer un cancer osseux. Ne fumant ni ne buvant jamais, mangeant équilibré, la situation lui paraît incompréhensible. Selon une étude, ses chances de survie (enfin du moins ses chances de mourir d’autre chose que de ce cancer) sont de 50%. Pour l’aider dans cette épreuve, une copine (Bryce Dallas Howard) pas vraiment aimante, un meilleur pote (Seth Rogen) plus boulet qu’autre chose, et une thérapeute (Anna Kendrick) débutante pas très efficace.

Peut-on rire de tout ? De toute évidence. Jouant habilement sur les situations, le film alterne entre la comédie et le drame. Le duo de potes marche du tonnerre, l’un nonchalant, l’autre pervers et fou. Lui s’en fout presque d’être cancéreux, et son ami y voit même l’opportunité de draguer : l’aumône du sexe pour un mourant. L’humour est de qualité, et on s’explosera même de rire à quelques occasions, comme avec ce gros pervers qui balance, alors qu’une fille propose un hot dog à Adam, en parlant de saucisse, « toi aussi t’en veux une ? », l’air salace, ou plus fin et mémorable, prit en flagrant délit de fumette : « c’est de l’herbe médicinale, c’est pour ma cécité nocturne ». Du très très lourd terriblement efficace, mais qui ne manque pas de faire dans le sentimentalisme, retournant de temps à autre vers la réalité des choses. Le sujet du cancer n’est pas esquivé, et est traité de manière conviviale, cynique, fataliste, philosophique. À l’image de la vie elle-même, le film est un mélange de divers sentiments, bons et mauvais, trouvant là un écho sincère, drôle et touchant.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *