Assassin’s Creed III

Assassin’s Creed III
2012
PC

Cinq ans auparavant sortait le tout premier jeu Assassin’s Creed, sur lequel Ubisoft fondait de gros espoirs. Système de jeu d’une liberté sans égales, monde extrêmement vaste et plutôt beau, le jeu affichait même quelques ambitions scénaristiques, qui n’étaient alors qu’à leurs prémices, ne laissant pas un seul moment imaginer la puissance qu’il pouvait s’y tramer. Le second opus allait en effet beaucoup plus loin qu’un conflit philosophique entre deux ordres : une menace d’extinction pèse sur nous. Une menace qui a anéanti la civilisation qui nous avait précédé, et qui nous frappera sous peu.

Graphismes : 18/20

Depuis Brotherhood on le savait, les programmeurs avaient de la ressource sous le coude. On se souvient avec bonheur les phases du présent avec Desmond, exposant des décors affinés et d’une grande inspiration, utilisant abondamment et judicieusement la lumière de manière incroyablement artistique. Une puissance ici décuplée, et qui bénéficie d’une finition hallucinante même dans l’animus, malgré des décors plus vastes et interactifs que jamais. Bien évidemment, les phases dans le présent sont toujours un sacré cran au dessus, n’étant pas limité par le côté reproduction historique. La grotte dans laquelle la confrérie est rassemblée est bluffante, l’occasion aussi de nombreuses cinématiques impliquant Junon, une véritable claque graphique et scénaristique. Pour ce qui est de la partie dans l’animus, on retrouve des décors d’une rare beauté. Si Boston et New-York sont des villes banales voir moche (du moins dans le contexte de 1755 à 1783), surtout comparé à la magnificence de Florence, Rome ou Constantinople, les environs sont beaucoup plus réjouissants. Des bois, des montagnes, des grottes, la mer des Caraïbes : et tout cela regorge de détails et prend une dimension supplémentaire quand la neige tombe et recouvre le sol de son doux manteau blanc. De manière générale, le jeu est très inspiré et fait techniquement très fort. Mais attention à avoir le PC qu’il convient.

Jouabilité : 15/20

Depuis le début, la saga tient les bases de ce qui pourrait être l’un des meilleurs système de jeu de l’histoire, mais continue immanquablement de se planter sur les changements à apporter. Le principe est excellent : incarner un Assassin qui lutte contre l’ordre des Templiers. On contrôle donc un guerrier équipé de diverses armes (lames secrètes, épées, couteaux, haches, arc, pistolets, …) qui se faufile pour récupérer des objets ou commettre des meurtres nécessaires au bien de l’humanité. Des principes bien établis comme la course sur les toits, les points de synchronisation et autre interactions parfaitement huilés. Révélations avait d’ailleurs amené le système à un très bon niveau, qui ne manquait qu’un peu de renouveau. Ici, on fait un bond en arrière, perdant beaucoup d’acquis. Est-ce le personnage qui est largement plus faible que Eizo au corps à corps ou est-ce la difficulté du jeu qui fut décuplée ? Fini le temps des doubles assassinats tranquilles, les gardes ont des oreilles et peuvent même vous entendre arriver. En combat singulier, certains gardes de haut niveau peuvent vous battre sans difficulté, et les grandes mêlées sont désormais forcément mortelles. Même un simple deux contre un peut rapidement mal tourner. Un comble pour un maître assassin ! Pour ce qui est du reste, on notera une interface ratée et des bugs à répétition, surtout en ce qui concerne l’escalade, désormais proscrite en ville. En effet, les gardes pullulent sur les toits, vous repèrant immédiatement, et lançant l’alerte dans la seconde, lâchant des dizaines de soldats sanguinaires. Les prises de forts virent souvent au carnage, nous obligeant à recommencer un certain nombre de fois certains passages. Pour peu qu’on ne fasse que l’aventure principale, la plupart de ses problèmes sont légers, mais les missions secondaires en deviennent encore plus ingrates. Un rééquilibrage sera à prévoir.

Durée de vie : 17/20

Comme pour tout les autres, on comptera grosso modo 15 heures en ligne droite, 20 en faisant quelques missions qu’on qualifiera plus d’exploration et de test, et 25 heures pour en faire le tour complet, incluant les phases navales particulièrement injouables, qui ne méritent pas qu’on s’y attarde. Mais devant le manque d’intérêt des missions annexes et leur difficulté abusive, on ne fera guère que celles de domaine, dont les gains ne seront malheureusement plus automatisés, et celles du Kid, géniales pour les fans de One Piece.

Bande son : 17/20

Se rapprochant de plus en plus de l’immersion cinématographique, le jeu propose des musiques toujours plus dynamiques, fortes et épiques. Des thèmes entraînants auxquels viennent s’ajouter les bruitages réalistes oh combien important comme le petit crissement de la marche qui sépare une couche de neige d’un amas de pixels, le chant d’oiseau qui s’estompe quand l’ennemi approche, ou l’écoulement de l’eau qui gronde à l’approche d’une cascade. À souligner une fois de plus l’excellence des doublages français, un gage de respect et de qualité qui honore.

Scénario : 18/20

Là où les précédents jeux ne faisaient que l’évoquer, celui-ci nous y émergera totalement : l’histoire des anciens. Minerve nous était apparue à plusieurs reprises, livrant sa vision apocalyptique du futur, mais ce jeu nous plongera au cœur de leur passé, en une base de recherche scientifique qu’avait établie une autre ancienne, Junon. Est-ce un hologramme ou un résidu conscient de son esprit ? Seule la suite nous le dira. À travers Desmond elle s’exprimera sur leur passé, la façon dont ils ont lutté contre la menace du soleil destructeur, et le moyen qu’il nous ont légué pour éviter que le fléau s’abatte une nouvelle fois sur la Terre. Mais seulement voilà, l’œuvre de Junon a été scellé, et Desmond doit en trouvé la clef via l’animus. Le début du jeu nous fera vivre l’arrivée en Amérique de Haytam Kenway, chef des Templiers et ancêtre de Desmond, qui donnera naissance à un fils : Ratohnhakéton. On suivra ensuite cet enfant indien, rebaptisé ensuite Connor, de sa naissance en 1756 jusqu’à la fin de cette aventure, en 1783. En pleine révolution et guerre d’indépendance, il y fera la rencontre de certains personnages historiques tels Paul Rever, George Washongton, ou encore Benjamin Franklin, tous plus vils et lâches les uns que les autres.

Note Globale : 17/20

Après deux semi-suites, la saga Assassin’s Creed revient en force avec une histoire de qualité, qui répond enfin à bien des questions, mais il na s’agit pas de la fin du voyage, contrairement à ce qui était annoncé au début. Si une solution possible sera trouvée à la fin du jeu, la menace de fin du monde n’est pas encore écartée et l’ancien peuple a encore bien des mystères à nous dévoiler, attisant notre curiosité,  et terminant une fois de plus sur une queue de poisson particulièrement insoutenable. Et avec des musiques toujours plus inspirées et des graphismes impressionnants, le jeu se dote d’un revêtement qui laisse sur la paille toute concurrence en la matière. En revanche, le jeu perdra en fun et dynamique ce qu’il gagne en difficulté : une IA atrocement corsée pour des interactions immanquablement imprécises. De plus, Connor a bien du mal à égaler Eizo en charisme, et son histoire ultra patriotique  version américaine lasse, heureusement rehaussée par une mise en scène spécialement soignée. Reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra de la franchise, qui espérons le, fleurira à nouveau très prochainement.

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