Rabbit Hole

Rabbit Hole
2011
John Cameron Mitchell

La mort d’un enfant est une épreuve terrible, et bon nombre de films l’ont traité au cinéma. On pense bien sûr immédiatement au roi Theoden qui a perdu son fils dans Le Seigneur des anneaux : les deux tours, indiscutablement la référence la plus pertinente tant le film gravite autour de cet événement.

Pour ce film, les parents éplorés seront Becca (Nicole Kidman) et Howie (Aaron Eckhart), qui ont perdu leur fils de quatre ans, Donny, accidentellement percuté par une voiture qui esquivait leur chien, malheureusement suivit par Donny. – Mais attention, tout est bien qui fini bien : le chien n’a rien. – Sa disparition remonte à huit mois, et depuis tout deux tentent de se reconstruire. Mais force est de reconnaître que rien ne va plus, avec d’un côté lui qui essaye de passer le cap en en parlant dans une association et en extériorisant sa peine, tandis que de l’autre Becca ne supporte plus sa vie, ne parle plus à personne, rejette sa famille et son mari, et haï le bonheur des autres, tout particulièrement sa sœur enceinte. Inconsolable, elle tentera de se rapprocher du jeune responsable de la mort de son fils (Miles Teller).

Forme d’égoïsme suprême, pleurer les morts est un thème récurrent au cinéma. Pourquoi est-ce indécent ? Tout simplement parce que s’apitoyer sur notre manque ne devrait pas primer sur la tristesse d’une disparition. Pleurer par empathie, oui, mais pas par extension. De par ce principe, le film part à la fois sur un bon et un mauvais postulat de départ : le père réagit de façon intègre en acceptant les faits et allant de l’avant, alors que la mère s’accapare la tristesse de la mort en en faisant sa malédiction, damnée à vie. Sans remettre en cause le talent de l’actrice, on regrette néanmoins son parti prit et elle ruine le film en ne proposant ni alternatives ni solutions, sombrant dans le déni et la lâcheté. De par la même, elle nous désintéresse de la mort de son fils, ne tire pas tellement parti du potentiel émotionnel, et fait stagner l’histoire, imposant de longues baisses de rythme. Heureusement, ses entretiens avec le jeune responsable de l’accident relancent un peu l’intérêt esquissé par le mari. Un sujet intéressant, mais le film préférant l’apitoiement au traitement, le résultat s’en retrouve alourdi et moins percutant.

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