Magic Mike

Magic Mike
2012
Steven Soderbergh

Jamais là où on l’attend et cherchant continuellement le renouveau, Steven Soderbergh nous initie cette fois ci au milieu des strip-teaseurs avec un ancien d’entre eux, devenu la coqueluche de ces dames : Channing Tatum. Le film avait fait grand bruit : avec ses sept ridicules millions de dollars de budget, le film s’est rentabilisé plus de 22 fois (167 M$). Mais mise à part montrer des hommes bien bâtit se déhancher, y a t-il un réel intérêt cinématographique ?

L’histoire est donc celle de Mike (Channing Tatum). Maçon et entrepreneur le jour, il est connu de la gente féminine pour son show de Magic Mike la nuit, se dévêtant pour elles sur la scène. Une vie bien rodée avec son associé Dallas (Matthew McConaughey) qui espère faire grandir leur business, bien qu’il aspire à un métier plus respectable avec son idée de meubles discount. C’est alors qu’au détour d’un chantier il fera la rencontre de Adam (Alex Pettyfer), un jeune désabusé qui souhaite juste travailler. Le hasard des choses et son corps sculpté le fera monté à son tour sur les planches brûlantes du club de streap-tease, où il se fera connaître sous le nom du Kid.

Derrière une histoire qui semble figée et particulièrement pauvre, autant que dépravée, se cache un drame humain insoupçonné. Car oui, derrière ce tas de muscle, un cœur bat. Mais ne cherchez pas non plus la belle idylle, toute notion de romance est étouffée. Le fer de lance du film sera plus situé du côté du drame humain, entre amertume et désillusions. Certes, le luxe et le train de vie insouciant ont du bon, surtout pour un jeune initié, mais quand on a en face des motivations plus méritantes, le piège semble douloureusement se refermer. Car après tout, quand on a passé toute une vie de gogo-danseur, une réinsertion est-elle possible ? Et pour agrémenter ces réflexions sur ce milieu un peu spécial, le réalisateur nous gratifie d’une image très belle, jouant les couleurs, et assure surtout un travail de montage quasi parfait. Pour régulièrement redynamiser le film, des séquences de danses spectaculaires et audacieuses nous sont offertes, la technique étant assez impressionnante, au delà des pulsions sexuelles féministes. Malheureusement le concept s’use rapidement et ne tient pas la longueur, lassant sur la fin. Donc plus qu’un fantasme de petites frustrées, le film reste une œuvre soignée et pas inintéressante, manquant cependant de réel point de vue ou parti prit, et le fond manque d’évolutions notables.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *