Désiré

Désiré
1937
Sacha Guitry

Les gens encore vivant à avoir vu le film lors de sa sortie ne sont plus très nombreux, mais il fut un temps où le nom de Sacha Guitry faisait se lever les foules, et il a représenté à sa façon le cinéma de son époque. Bien sûr, aujourd’hui ce genre de films théâtraux sont complètement désuets, mais il est toujours intéressant de voir comment était fait le cinéma à ses balbutiements.

Fraîchement renvoyé de chez une baronne russe pour cause de copinage trop poussé (relation plus physique qu’il n’aurait dû), Désiré (Sacha Guitry) s’est trouvé un nouveau travail de valet de pied chez une ancienne actrice, désormais courtisane d’un ministre. Mais encore une fois, devant le charme de son employeur, il va perdre son professionnalisme.

S’attarder sur les problèmes techniques du film ne serait pas très fair-play, mais il est heureux de pouvoir redécouvrir le film en version restaurée, permettant une économie de tremblements d’images et autres poussières sur la pellicule. Mais ça reste léger, les problèmes sonores étant une hantise persistante : non seulement les bruitages sont ridicules et certains passages en oublient le doublage, mais en plus la piètre qualité d’enregistrement nuit à la compréhension des discussions. Et c’est d’autant plus dommage que si avec le recul les qualités du film sont discrètes, il faut lui reconnaître un certain style dans la prose des monologues du gentleman qu’est Désiré, personnage qui sonne faux – bien que largement moins que les autres qui ne font que hurler dans la démesure -, mais qui reste un excellent orateur. Bon après, forcément, le scénario fâche. N’est pas Downton Abbey qui veut : on ne s’intéresse que peu du sort des personnages, tout comme les scénaristes d’ailleurs. En effet, on ne saura jamais le fin mot de l’histoire, celle-ci prenant fin au moment où la situation aurait put devenir intéressante. Alors c’est sûr, les films contemporains sont régulièrement d’un niveau inférieur, mais mieux vaut laisser reposer ces films en paix.

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