Le Hobbit : la Désolation de Smaug

Le Hobbit : la Désolation de Smaug
2013
Peter Jackson

Il est difficile de succéder à une trilogie aussi mythique que Le Seigneur des Anneaux, même quand il s’agit d’une auto-succession de la part de Peter Jackson. Pour son premier essai avec Un Voyage inattendu, première partie de la nouvelle trilogie basée sur les écrits de J.R.R. Tolkien, le réalisateur a une fois de plus prouvé la valeur de l’univers d’héroïque-fantaisie qu’il dépeint, sublimé par une décennie de progrès technologiques, toujours réalisée avec talent (malgré une diffusion déplorable avec le HFR). La qualité fut au rendez-vous et le score du film au box-office fut très honorable (1,017 milliard de dollars), mais la base littéraire de cette nouvelle trilogie étant plus faible, une certaine déception fut perceptible d’un point de vu scénaristique, et il est possible que cette suite, certes plus appréciée, rate le seuil du milliard…

Il y a un an tout juste, nous avions laissé Gandalf (Ian McKellen), Bilbon (Martin Freeman), le prince nain Thorïn (Richard Armitage) et ses douze apôtres non loin de la montagne où repose leur ancienne cité, prisonnière du terrible dragon Smaug. Seule les en sépare une forêt avant paisible, mais désormais empoisonnée par le mal, perturbant les sens et lâchant sur eux des créatures aussi sournoises que répugnantes. Une tribut elfique y vit, mais la dureté de leur environnement les a rendu austères, et nul aide ne leur viendra, exceptés Tauriel (Evangeline Lilly), touchée par le sort de l’un des nains, et Legolas (Orlando Bloom), venant prêter main forte à sa semblable. Mais que sont une poignée d’homme face à une armée d’orques répondant au pire démon qui soit ? Obnubilés par un trésor et le dragon qui le protège, ils ne voient pas la véritable menace qui pèse sur eux.

Le second opus d’une trilogie possède toujours le risque d’être le moins intéressant des trois. Le premier a la primeur, le dernier délivre la conclusion. Pour l’épisode des Deux Tours, ça n’avait pas du tout été le cas : la puissance du combat du gouffre de Elbe fut d’une telle ampleur qu’il restera à jamais dans les mémoires. Or rien de comparable ici, mais on retrouve suffisamment des qualités de la première partie pour se hisser au même niveau, à quelques détails près. Là où le film pêche clairement, en plus de ne pas proposer de guerre grandiose, c’est du côté de l’histoire. Pas grand chose à se mettre sous la dent : la partie de Gandalf n’est qu’à peine abordée et la quête principale a tout juste progressé. Le pire, c’est qu’on avait à peu près tout dans la bande-annonce puisque le film se fini brutalement en queue-de-poisson peu après le réveil de Smaug. Mise à part quelques clin d’œil, on retiendra surtout l’arrivée de Tauriel, premier rôle féminin important de cette nouvelle aventure (et quelle femme !), et aussi l’humain incarné par Luke Evans, dont on se doute de la futur importance. Pas non plus bourré de scènes d’action, le film n’en reste pas moins dynamique et il possède des passages très bons, comme tout ce qui entoure l’évasion. Un peu moins épique et ambitieux que la première partie, cette Désolation possède néanmoins une grande partie de ses qualités, et on rentre plus rapidement dans le sujet. De plus, le format de l’image n’est plus ici un problème, et malgré la noirceur gênante de la 3D, on profite mieux de la réalisation qui affiche toujours des beaux paysages, quoique moins nombreux, et surtout un dragon majestueux et très réussi, à défaut d’être original. Par contre, le fait de le faire parler comme un humain (avec sa gueule) sonne étrange. Ni spécialement mauvaise ou bonne surprise donc, on reste dans la continuité en espérant que le final fasse montre d’un peu plus de recherche scénaristique et offre enfin un combat épique inoubliable. La première impression du Hobbit se confirme malgré tout : on a là un digne successeur.

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