La Main au collet
1955
Alfred Hitchcock
Diffusé hier sur Paris Première, cette programmation n’est certainement pas le fruit du hasard, un biopic sur la célèbre princesse de Monaco (qui obtint son titre de noblesse grâce à une rencontre due à ce film), vedette d’Hollywood, débarquant aujourd’hui même au cinéma. Encensé à l’époque comme la totalité des films de Hitchcock, le film a t-il résisté au poids des ans ? Certes pas aussi débile qu’un Complot de famille, le film sera malheureusement très loin de Le Crime était presque parfait, preuve qu’on ne peux pas faire deux bons films la même année (et encore moins trois).
Dans la province cannoise, Georges Robert (Cary Grant) pensait couler des jours heureux dans sa villa luxueuse en bord de mer, mais son passé va alors le rattraper. Dans sa jeunesse, il a été le Chat, célèbre voleur de bijoux mais qui a aujourd’hui payé sa dette à la société. Seulement quand à deux pas de chez lui des vols portants sa marque vont être commit, la police va alors immédiatement le soupçonner. Peu confiant en la justice, il va alors fuir et partir à la recherche du vrai voleur. Sur sa route, il croisera Frances Stevens (Grace Kelly), une potiche inutile mais très agréable à regarder.
Voilà un film qui démontre bien tous les problèmes du cinéma à cette époque. Plus que jamais, on assiste au machisme dans toute sa splendeur, le principal rôle féminin consistant en une pauvre cruche éperdument amoureuse du méchant repenti. Et que dire dudit héros, véritable caricature du mâle dominant ? Pire encore, lui qui innovait régulièrement au niveau des scénarios, surtout en matière de rebondissements qui lui valurent le titre de « maître du suspense », Hitchcock se confond ici dans une histoire pauvre et d’un classicisme à toute épreuve, embrayant même sur des coups de théâtres prévisibles à souhait. On soulignera aussi la réalisation catastrophique, peinant à afficher un plan réaliste avec des incrustions à l’écran incroyablement maladroites. Un film d’une platitude sans nom, pas complètement raté mais fondamentalement inintéressant.