L’Homme bicentenaire

L’Homme bicentenaire
2000
Chris Columbus

Génie absolu en matière de science-fiction, Isaac Asimov n’a pourtant que très peu vu ses œuvres adaptées au cinéma. En effet, à l’exception d’I, Robot qui survint quatre ans après celui-ci, seul un certain La Mort des trois soleils passé complètement inaperçu fut porté sur grand écran. D’aucuns penseront qu’un précurseur peut paraître désuet, expliquant peut-être le bide de l’exceptionnel John Carter et la liberté prise par I, Robot, et par la même l’échec de celui-ci (87 M$ pour un budget de 100 M$), surtout que les critiques n’ont pas été tendres. Bien sûr, le film a quelques défauts, mais son histoire ne manque pas d’intérêt.

Bien mauvais pronostique mais soit, le film partait du principe qu’en 2005 le monde accueillerait une innovation technologique qui paraît aujourd’hui encore bien loin : le robot humanoïde domestique, capable d’effectuer presque toutes les tâches du quotidien pour facilité la vie de ses riches acquéreurs. Richard Martin (Sam Neill), vendeur d’horloges de renom, avait invité dans son foyer le dernier modèle du genre, le NDR-114. Mais très vite, une anomalie va se révéler : leur robot, appelé Andrew (Robin Williams), va faire preuve d’imagination, de sens artistique, et même d’émotion, un fait incompréhensible même pour ses propres créateurs. Plus le temps passait, et plus la barrière entre machine et humain se dissipait…

Voilà ce qu’on pourrait appeler une référence sur la réflexion robotique à travers les âges. Si de bout en bout le film se montre invraisemblablement optimiste sur les avancées médicales et technologiques, il pose en tout cas un grand nombre de questions, existentielles et percutantes. Une machine peut-elle avoir une âme ? Quelle est la différence entre une chose et son imitation ? L’amour entre organique et synthétique est-il possible ? C’est donc là ce qu’apporte le film : un questionnement basique sur la robotique futuriste comme on la fantasme. Alors bien sûr, rien de comparable avec des chef-d’œuvre du genre de Mass Effect, mais le film arrive assez bien à faire vivre son histoire grâce à un Robin Williams formidable, bien aidé par Embeth Davidtz dans son rôle de « petite fille » adulte. La réalisation est assez bonne, et l’histoire est donc très touchante, même si on regrettera l’aspect morbide que l’émotionnel, parfois très fort, n’arrive que partiellement à endiguer. Un beau film qui se veut comme un classique de science-fiction malgré ses prévisions catastrophiques, mais qui, il est vrai, aurait mérité un traitement plus rythmé et une ambiance mieux maîtrisée, perdant une partie de la symbolique finale à cause d’une mauvaise gestion de l’un des thèmes principaux.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *