Snowpiercer, Le Transperceneige

Snowpiercer, Le Transperceneige
2013
Joon-ho Bong

Voilà un film pour le moins atypique. Le film est en effet réalisé par un Sud-Coréen, tourné en République-Tchèque avec des acteurs américains, le tout adapté d’une bande-dessinée franco-belge. Le film fut plutôt inexistant au box-office en dehors de la Corée et dans une moindre mesure la Chine, et il ne sort d’ailleurs que la semaine prochaine aux Etats-Unis, la faute à de longs mois de négociations sur un montage localisé. Très bien accueilli dans un premier temps, les critiques se sont ensuite sensiblement et logiquement tassées, sa bizarrerie pouvant diviser et son scénario étant l’une des plus grosses blagues de ses dernières années.

Le 1° juillet 2014, souhaitant apporter une solution au réchauffement climatique, le gouvernement américain avait relâché dans l’air une molécule censée réguler la température, mais au lieu de ça, elle a transformé notre Terre en glaçon géant. Tout a été prit par la glace : les villes et ses habitant ont été figé sur place. Aujourd’hui, en l’an 2031, les derniers représentant de l’humanité survivent dans un train autonome et perpétuel. Cela fait désormais 17 ans que Curtis (Chris Evans) vie en queue de train avec toute la misère humaine, et depuis quelques semaines, avec son ami Edgar (Jamie Bell), ils prévoient une rébellion à l’encontre de Wilford (Ed Harris) et ses sbires (Tilda Swinton), emmené par leur chef spirituel Gillian (John Hurt).

Par où commencer ? Bon déjà, une molécule qui refroidirait l’atmosphère terrestre au point que la vie ne serait plus possible (donc au moins – 50°C ou plus) est tout simplement ridicule, surtout qu’il en faudrait une quantité irréaliste pour qu’une contre-mesure n’est pas le temps d’aboutir. Ensuite, le film part du postulat qu’il ne reste que les passagers du train comme représentant de notre espèce (car de toute façon aucune chance pour que les poissons soient congelés dans les profondeurs), un fait stupide tant le train est presque la plus mauvaise idée pour protéger les gens du froid. On imagine déjà mieux des complexes souterrains comme dans La cité de l’ombre. Reste après tous les problèmes liés au train, et ils sont encore plus nombreux. L’ordre des wagons est pour le moins invraisemblable (pour aller à l’école, les enfants doivent traverser une boîte de nuit, un sauna, une piscine et un institut de beauté) et le fonctionnement / ravitaillement du train est risible. Une machine perpétuelle est irréaliste – ne serait-ce pour les ampoules et l’usure des roues du train – et ce qui entour l’alimentation est largement trop minimaliste, l’écho-système montré étant largement trop réduit. Et c’est là le plus gros problème du film : il enchaîne les idées psychologiques sans en regarder la cohérence, comme c’est le cas des pains noirs aux protéines, une idée certes intéressante et forte symboliquement, mais qui pose un énorme problème d’approvisionnement. On fini par en oublier l’excentricité de la mise-en-scène, intrigante au début, mais on s’en lasse bien vite. Les acteurs ne sont pas non plus très bons, la faute aussi à des réactions contradictoires, mais comme tout le film en général en fait. Grâce à une foultitude d’idées originales et troublantes, le film nous tient en haleine durant un temps, mais on fini immanquablement par décrocher face à un scénario à ce point bâclé.

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