Dallas Buyers Club

Dallas Buyers Club
2014
Jean-Marc Vallée

Projet vieux de plus de 20 ans, ce film qui n’a pourtant coûté que cinq petits millions de dollars a eu tout le mal du monde à voir le jour, peut être à cause de pressions gouvernementales, l’état étant probablement peu enclin à reconnaître sa corruption et son implication dans un traitement mortel administré à grande échelle malgré les contre-indications médicales. Film engagé donc, qui ne manqua pas de faire parler de lui pour la prestation de ses acteurs, largement récompensés dans presque tous les festivals, incluant les deux prix d’interprétation masculine aux Oscars.

Le film retrace le combat de Ron Woodroof (Matthew McConaughey), texan pur hétéro amateur de coke, bière, rodéos et puttes, qui va un jour tomber des nues quand il va apprendre qu’il a contracté la maladie des pédales : le sida. D’abord incrédule face à ce mal qu’il pensait exclusifs à ces grosses folles qui lui donnent envie de vomir, il va décider de se battre en se procurant un traitement expérimental : l’AZT. Un traitement qui permet de regagner des lymphocytes détruits par la maladie, mais au prix de son système immunitaire, rendant le premier rhume venu mortel. Une merde délivrée par l’état qui donne à peu près un mois d’espérance de vie, mais lui va trouver au Mexique un traitement vitaminée annihilant presque tous les effets de la maladie. Conscient du potentiel commercial de cette formule, certes illégale, et du nombre de vies qu’il pourrait significativement prolonger, il va décider avec son ami trans Rayon (Jared Leto) de monter le Dallas Buyers Club, centre d’aide pour les malades du sida.

Il aura fallut attendre un hétéro pour que ce mal qui touchait principalement les homos trouve un digne représentant pour s’y opposer et tenter d’en endiguer les effets. Bien sûr, s’il n’a fondamentalement pas révolutionné à lui seul la lutte contre la maladie (le traitement qu’il a proposé était connu, il s’agissait uniquement d’un embargo de la part de l’industrie pharmaceutique qui avait un pacte avec le gouvernement pour refiler son AZT), il a en revanche grandement fait avancer les choses aux Etats-Unis où son action a permit l’accélération de ce processus inévitable. Une histoire intéressante de par le personnage de Ron, effectivement formidablement interprété et dont l’évolution est particulièrement réussie. Son collègue de travail est lui aussi bluffant en terme de jeu, mais son personnage est une telle abomination qu’on a du mal à le prendre en sympathie, contrairement à Jennifer Garner qui campe une doctoresse qui se retrouve prise au piège d’une juridiction qu’elle méprise. Mieux encore, le rythme du film est maîtrisé et les événement s’enchaînent bien. Un très bon film donc, qui malgré une histoire qui pouvait laisser craindre le pire, nous emporte avec une large adhésion.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *