Bronco Apache

Bronco Apache
1954
Robert Aldrich

En plein âge d’or du Western, le film, même s’il n’a pas été un immense succès (6 M$ dans le monde), avait quelque peu marqué les esprits de par son approche « originale », donnant la parole aux indiens en proposant une histoire selon le point de vu de l’un des leurs. Un film censé trancher radicalement avec le style habituel pro-colonisateur, mais il n’en est rien.

Défait lors d’une bataille à Geronimo, Massai (un « apache ») fut capturé par des blancs, mais il réussi à s’échapper du train et qui l’envoyait on-ne-sait où. Depuis, il nourrit une haine sans borne et voudrait tuer tous ceux qu’il croise, blancs ou indiens. Dans sa quête de sang, il devra se traîner tel un boulet une « indienne » lobotomisée.

Je crois qu’on tient là l’un des films les plus insultants au monde, que ce soit pour les indiens, les femmes ou les spectateurs. Pour un film centré sur le peuple indien, il est invraisemblable de n’avoir engagé aucun des leurs, préférant mettre des caucasiens maladroitement maquillés avec carrément un « héros » aux yeux clair. Niveau interprétation c’est juste lamentable, les pseudos indiens n’essayant même pas d’adapter leur jeu à la situation. Et pour le coup, ils n’ont pas le beau rôle, le film les montrant comme des hors-la-loi sanguinaires. Côté gente féminine, on atteint des propensions ultimes, assistant carrément à un « Moi je ne suis qu’une femme, je ne sers qu’à porter des enfants et faire le repas. Que deviendrais-je sans toi ? ». La seule femme du film, en plus d’avoir un maquillage atroce et un jeu qui ne l’est pas moins, est une soumise de la pire espèce qui tombe amoureuse d’un homme violent qui la frappe et la répugne. Belle image… Quant au spectateur, excepté les beaux décors du Colorado, il n’aura que ses yeux pour pleurer un scénario aberrant reflétant le niveau de professionnalisme du film. Même à l’époque l’engouement du film était une hérésie, et c’est aujourd’hui absolument insupportable.

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