Tirez la langue, mademoiselle

Tirez la langue, mademoiselle
2013
Axelle Ropert

Faisant évidemment référence à la célèbre phrase du milieu médicale, le titre, représenté par la sensuelle ex miss météo, sonnait comme une belle touche de douceur avec une classique romance docteur-patient, avec les tares habituelles en France, mais donc avec un certain potentiel. Finalement, le vrai potentiel du film était ailleurs, mais ça ne tiendra pas la longueur.

Chose rarissime (inédite ?), un cabinet parisien rassemble deux frères, Boris (Cédric Kahn) et Dimitri (Laurent Stocker), généralistes qui rendent souvent visite à domicile, et quelque soit la situation, ils font la consultation à deux. Un lien très fort les anime, mais il suffira d’une personne pour les séparer. Tous deux profondément malheureux, ils penseront simultanément trouver leur bonheur en la personne de Judith (Louise Bourgoin), se lançant dans une guerre fratricide pour s’attirer les faveurs de cette sublime et fragile mère célibataire.

Inconnus à mes yeux jusqu’à présent, les deux acteurs incarnant les frères sont pour moi une révélation. Deux excellents acteurs, au charisme et à la sympathie immédiats, et leur duo marche à la perfection. Leurs rôles sont bien définis, à la fois semblables et singulièrement différents, avec derrière un vrai travail de profondeur. Leur situation est incroyable, et on est happé d’emblée par ce principe de binôme médical. On rage donc d’autant plus quand on constate que ni ceux qui les entourent ni le scénario n’arrivent à concrétiser ou ne serait-ce que supporter ce postulat, et immanquablement le film se casse la gueule. Le triangle amoureux est inexistant, la convoitée insipide, et l’histoire n’en démordra pas, quitte à se fourvoyer dans les grandes largeurs dans un dernier acte ultra poussif et ennuyeux. Au final plus rien à quoi se raccrocher, et on reste franchement dubitatif. Une bonne idée atrocement exploitée.

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