La Crème de la Crème

La Crème de la Crème
2014
Kim Chapiron

Bêtement le genre de film tué par sa propre promo. Personnellement, après avoir vu la bande-annonce, je pensais pouvoir résumer le film en un trio arrogant qui joue les proxénètes dans leur université de bobos, le tout dans le vacarme continue des fêtes nocturnes. Oui, cela correspond à une partie du film, mais heureusement il ne se limite pas à la décrépitude humaine.

Dans la fameuse école HEC, meilleure école européenne de commerce, se trouve la crème de la crème, l’élite de demain. Pourtant, cela n’est pas suffisant à Dan (Thomas Blumental) et à son colocataire pour se trouver une copine. Si on représentait le marché du sexe comme n’importe quel autre marché, on dirait que leur côte est trop basse. Une idée va alors germer dans son esprit et celui de Kelly (Alice Isaaz) : et si on payait de jolie filles pour faire remonter la côte de clients en prétendant être leur cavalière ? Épaulés par Louis (Jean-Baptiste Lafarge), ils vont alors monter un commerce qui déviera de plus en plus vers le proxénétisme.

On pensait ce genre de choses réservées à nos confrères américains, mais c’est quasiment une plongée au cœur d’une de leurs universités que le film nous offre, faisant écho à ce modèle de perfection qu’est The Social Network. On y retrouve la course à la meilleure idée, le principe de castes, de clubs donnant accès à une reconnaissance infinie, ou encore tout ce qui entoure l’immense défouloir festif qui permet d’oublier le poids colossal de leurs études. Sans valoir son homologue outre-Atlantique, le film possède tout de même nombre de ses qualités, comme son casting très solide, son idée commerciale réaliste et intéressante (ici le principe rappelle un peu le vote des filles les plus hot avec leurs côtes Ra et Rb), son ambiance prenante ou encore son rythme maîtrisé. Le film est très drôle, pertinent et percutant, et possède en plus une bande son surprenante. En fait, peu de choses à reprocher au film, si ce n’est sa fin, un peu tronquée et trop surréaliste, dénotant à côté du reste. Comme quoi, le cinéma français n’est peut-être pas perdu.

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