Le rôle de ma vie

Le rôle de ma vie
2014
Zach Braff

Neuf ans après l’énorme succès incompréhensible de Garden State, romance aseptisée qui faisait preuve d’une écriture fainéante, voici la seconde réalisation pour le héros de la célèbre série Scrubs, Zach Braff, y tenant à nouveau le rôle principal, en plus d’avoir co-signé le scénario. Malgré un soutient identique de la part des distributeurs, le film fit presque dix fois moins d’entrées, une vilaine claque. Et en toute logique, cette fois-ci non plus le sort du film ne fut pas mérité.

Qu’on vive à Hollywood et qu’on soit juif n’y change rien : devenir acteur est pratiquement impossible. Pourtant, c’est là le rêve de Aidan (Zach Braff), et il y consacre sa vie, largement aidé par sa femme (Kate Hudson) qui se charge de ramener l’argent à la maison. Un style de vie largement décrié par sa communauté, et tout particulièrement son père, mais face à l’imminence de la mort de ce dernier, il va apprendre à relativiser les choses, voulant transmettre de vraies valeurs à ses enfants.

Le début du film est tout sauf rassurant. En fait, c’est même presque de l’incitation à la haine tant le film est pro-sémite. Il y dresse le portrait de juifs coupés du reste du monde, ne se mariant qu’entre eux, refusant à leur enfant tout contact avec les goys, quitte à payer des fortunes en scolarité, et traitant vraiment le petit peuple comme une race inférieure. Des propos inquiétants sur la supériorité du peuple élu, desservant pour beaucoup le début du film, embourbé dans des concepts religieux malsains. Puis arrive enfin le vrai sujet du film : le rapport à la famille, l’amour, la quête du bonheur et l’accomplissement des rêves. Des notions plus unificatrices et parlantes, marchant d’autant plus qu’artistiquement le film est bon. Une réalisation très personnelle, chaleureuse mais semblant crouler sous les enjeux, et les acteurs s’en sortent très bien. Du coup, lorsque le film glisse progressivement vers l’émotionnel, il n’en est que plus efficace, marqué par de beaux discours profonds et inspirés. On reste malgré tout dans du conventionnel prévisible, mais c’est suffisamment attendrissant pour en être probant.

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