Les Combattants

Les Combattants
2014
Thomas Cailley

Toute première réalisation pour son metteur en scène, de jeunes acteurs débutants n’ayant fait leurs débuts que dans de petites productions méconnues, même si ça n’a pas empêché l’actrice principale d’avoir déjà décroché deux Césars, et pourtant le film a connu un certain succès. Un bouche-à-oreille qui fut salutaire, encensant un film atypique qui vaut effectivement le détour.

Que faire de sa vie ? Il semblerait que la réponse soit toujours « trouver l’amour », il est vrai un bien beau but. Pour Arnaud (Kévin Azaïs), dénué de tout avenir en dehors de l’entreprise de construction familiale, ce doux rêve prendra l’apparence de Madeleine (Adèle Haenel), jeune fille pour le moins étrange. Plus grande que lui et infiniment plus costaud, elle vit en marge de la société, se préparant activement à la fin du monde, voulant même intégrer l’armée pour une préparation optimale. Irrémédiablement amoureux d’elle, il va aller jusqu’à la suivre à un stage commando.

Très original dans sa forme, le film combine les pattes « film d’auteur » et style « jeune », un peu comme l’avait fait avec succès La Vie d’Adèle. D’ailleurs, le thème de l’amour est ici repris, lui donnant un ton tout particulier. Un rapport de force inversé entre l’homme et la femme, faisant pour beaucoup dans l’alchimie du couple, nous montrant des sentiments qui sonnent plus vrai que dans la plupart des films, prouvant qu’un garçon peut vouloir se réconforter dans les bras d’une femme, faire preuve de romantisme, tout en affirmant sa virilité. Et c’est là toute la force du film : on y croit et les personnages sont forts. L’histoire est elle même intéressante, prenant son temps pour développer son ambiance, décuplant son importance à partir du stage pour une suite captivante. De bels performances de toutes parts et à tous les degrés, mêmes techniques, nous offrant quelques jeux de lumières sublimes et des plans très ambitieux sur la fin. Déstabilisant, le film est surtout une belle surprise, notamment de par son accessibilité, et s’il ne brille pas aux prochains Césars, cela prouvera bien que cette cérémonie n’a aucune légitimité.

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