Dracula Untold
2014
Gary Shore
L’histoire du baron transylvain buveur de sang est connue de tous, mais cette fois-ci on nous proposait une version plus historique du conte, racontant son histoire de Vlad l’empaleur, sanguinaire guerrier qui affronta les armées de l’empire ottoman. Mais bon, on est à Hollywood, on a envie de faire du mélange de genre, donc on garde au passage le côté vampirique et fantastique de l’histoire pour le faire à la sauce Underworld. Le public a répondu présent avec plus de 215 M$ amassés, et pourtant le film a tout de la série B honteuse faite à l’arrache.
Élevé par des turcs barbares sans fois ni loi, le prince Vlad (Luke Evans) fut enrôlé de force, massacrant sous leur couvert des milliers d’ennemis. Faisant depuis acte de repentance, il s’en est retourné en Transylvanie et y a fondé une famille (avec Sarah Gadon) et gouverne avec bienveillance son peuple. Seulement voilà, son frère adoptif (Dominic Cooper) réclame 1000 enfants pour son armée et refuser le mènerait à une guerre dont il ne peut sortir victorieux, à moins d’obtenir de sombres pouvoirs. Et justement, un vampire (Charles Dance) est prisonnier non loin de là dans une crevasse au sommet d’une montagne.
Il faudrait poursuivre les scénaristes pour incompétence criminelle. C’est dommage car au début on voulait y croire : le générique est très bien fait, et l’histoire semblait annoncer des affrontements massifs. Mais finalement non, seulement un déluge d’effets spéciaux de piètre qualité, et l’histoire est d’une pauvresse alarmante. Une caricature d’héros typique qui se bat pour sa femme et son fils, un méchant dont on ne sait rien sauf qu’il est méchant, et on retrouve cette même finesse à tous les niveaux. Les méchants sont musulmans, et les gentils sont chrétiens. Et au passage ces saloperies de vampires suceurs de sang, véritables êtres démoniaques, sont à tous les coups des islamistes extrémistes. Si si. Bref, la finesse américaine à son paroxysme. Et puis après, forcément, on nous balance quelques gros clichés bien baveux comme le coup du sauvetage raté de peu, même si la personne, après une chute de cent mètres, a encore la force d’énoncer ses dernières paroles. Et comme un con, deux secondes après le héros utilise une technique pour sauver un pote mais ne l’a pas fait sur une personne pourtant autrement plus importante. Abruti. Seul point qui rattrape un chouia : les combats, dynamiques et violents, même si filmés de façon épileptique. Du travail d’amateur en somme, et on tremble à l’idée d’une franchise, surtout si d’autres créatures mythiques s’y mêlent.