Les Particules élémentaires

Les Particules élémentaires
2006
Oskar Roehler

Nom pompeux pour l’adaptation d’un livre qui doit l’être tout autant, puisqu’écrit par Michel Houellebecq. Et quand on voit ce film, on se dit qu’il vaut mieux s’abstenir de lire ses écrits tant son esprit semble tourmenté. En effet, le film est centré sur un psychopathe en puissance appelé Bruno (Moritz Bleibtreu) dont le passé l’a rattrapé. Un beau jour, ce professeur de littérature sans histoire, marié et fraîchement papa, a tout simplement craqué après avoir été éconduit par une de ses élèves. Il se retrouve alors à l’hôpital où il confesse sa vie, de son abandon par sa mère, de la mort de sa grand-mère, de la découverte de son frère, et toutes ses expériences désagréables qui lui pèsent aujourd’hui encore. Une succession d’échecs cuisants à laquelle il répond par le sexe et l’abus d’alcool.

Des dérives, l’humain en possède une infinité, mais là on cumule à un point inédit. Pensez à l’une d’entre elles, et vous pouvez être presque sûr que le sujet sera traité dans le film. On a rarement vu un pervers pareil, débarrassé de toute once de pudeur ou respect. Une arme doublement efficace puisque permettant de jouer le registre comique / pathétique comme celui du drame, une fois qu’on tombe au plus bas et que la dernière étincelle d’honneur s’est éteinte. Par le biais de flash-back passionnants, on découvre une enfance perturbée, dont l’aboutissement n’a, avec le recul, rien d’étonnant. Le film va très loin, osant tout, mais avec une réelle pertinence dans son traitement. Il faut dire que les acteurs aident pas mal à l’immersion tant ils sont habités et naturels. Se pose alors la question de l’intérêt intrinsèque de toute cette débauche, à déconseiller aux plus jeunes et aux plus sensibles. La mise en abîme est effectivement très bonne, mais le côté psychologique ne marche pas si bien, la faute à une barre placée très haut dès le début, empêchant une réelle évolution de l’intensité. De plus, on regrettera que l’amorce soit si rapide, de même que le principe excellent de confession, trop vite passé à la trappe. L’humour marchait bien mieux aussi, et il est dommage de ne pas y avoir plus mit l’accent, le côté cynique étant parfait. Une ébauche serait-on tenté de dire, mais le résultat possède malgré tout un certain intérêt.

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3 réponses à Les Particules élémentaires

  1. Julien dit :

    Je comprends pas ta première phrase…
    Tu penses que Houellebecq est un écrivain pompeux ?

  2. Julien dit :

    Oh là, pas du tout !
    Houellebecq est l’inverse d’un philosophe. Je t’en prêterai un le week-end prochain (si j’en retrouve un), tu verras, c’est extrêmement facile à lire, et c’est très marrant.

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