Taxi 4

Taxi 4
2007
Gérard Krawczyk

Personne ne pouvait sciemment espérer voir Taxi 3 égaler l’exploit historique de Taxi 2, et atteindre la barre des six millions de spectateurs fut déjà énorme en soit, largement suffisant pour voir un quatrième volet débarquer. En revanche, ce dernier enregistra une nouvelle chute assez importante, terminant à 4,5 millions de billets vendus, désormais plus suffisant pour relancer la machine, d’autant qu’un projet annulé de série américaine a furtivement tenté une apparition. La force des choses a donc mit fin à cette saga, et elle ne nous quitte pas sous son meilleur jour, loin s’en faut.

Se déroulant presque une décennie plus tard, le film nous narre éternellement les bourdes de la police de Marseille, avec cette fois-ci Émilien (Frédéric Diefenthal) responsable de l’évasion de l’ennemi public numéro un, mais heureusement Daniel (Samy Naceri) est toujours là pour leur sauver le miches, contrairement à sa compagne dont l’actrice est trop occupée à avoir une vraie carrière.

Une fois, deux fois, pourquoi pas. La troisième, à la limite quand on a un guest de cette envergure, mais là non. La séquence d’ouverture de ce quatrième film est en tous points identique aux trois précédentes, reprenant quasiment les mêmes plans sur les mêmes routes. Trop c’est trop, et avec une thématique racoleuse et populaire autour du foot, on craque. L’overdose est consommée, et ce film de trop en paye les pots cassés. À trop tirer sur la corde du pathétique avec le commissaire Gilbert, on ne ri plus du tout, à trop être l’homme le plus con du monde, Émilien nous fatigue, et même notre chauffeur de taxi perd sa réparti et semble usé jusqu’à la moelle. Le coup du belge est exécrable, même avec François Damiens qui tente de glisser quelques bonnes idées, et le scénario brille une fois de plus de par la blancheur immaculée de son script. La formule est exactement la même, donc pas non plus catastrophique, mais l’inspiration atteint le degré zéro absolu. Ça n’est pas les quelques efforts visuels (ce dernier étant le plus réussi des quatre niveau réalisation) qui changeront la donne : on arrive à l’échelon supérieur de la nullité. Une saga pleine de promesses, de bonnes idées et d’un humour parfois ravageur, mais rien n’aura été vraiment concrétisé, chaque film se vautrant dans une fainéantise ahurissante. Ainsi donc s’achève une saga au succès démesuré, dont l’absence de qualité a fini par rattraper. Adieu Taxi, et espérons que ton cadavre putride ne sera jamais exhumé.

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