Into the Woods

Into the Woods
2015
Rob Marshall

Comédie musicale à succès qui a fait les beaux jours de Broadway, cette compilation des plus grands classiques contes de fée (Jack et le haricot magique, Cendrillon, Le petit chaperon rouge ou encore Raiponce) s’est vu transposée au cinéma pour les fêtes de fin d’année aux Etats-Unis pour un succès tout aussi honorable, mais a en revanche largement bidé dans le reste du monde, sans doute de par une sortie éloignée moins stratégique et l’engouement restreint pour les comédies musicales. À moins que ça ne soit parce que le film est mauvais, ça peut jouer.

Ô tristesse infanticide, toi qui m’interdit de fonder une famille ! Dans un royaume bordé par une immense forêt magique, un boulanger (James Corden) et sa femme (Emily Blunt) essayent en vain de faire un enfant, une vieille malédiction, héritage familial, ayant rendu le boulanger stérile. Miséricordieuse, la sorcière responsable du maléfice (Meryl Streep) lèvera le sortilège en échange de quatre présents : une vache couleur lait, un vêtement rouge comme le sang, des cheveux jaunes comme le maïs et un soulier pur comme de l’or.

Que Disney reprenne ses vieilles histoires d’antan pour en faire une comédie-musicale féerique en y mettant le paquet côté casting (avec en plus Anna Kendrick, Johnny Depp et Chris Pine) était gageure, mais le résultat ne suit pas. Que l’histoire soit complètement bancale n’est pas très grave, le matériau de base était déjà faiblard, mais il est vrai que le fil conducteur est navrant, même si les univers se marient bien. Les acteurs ne sont pas non plus formidables, mais encore une fois c’est un aspect secondaire, bien que la nomination aux Oscars de Meryl Streep soit une aberration hallucinante et qu’on s’étonne de voir des inconnus au milieu de stars planétaires. De même, l’aspect cheap du film avec des effets-spéciaux au rabais importe peu, aussi regrettable soit-il. Non, le vrai problème du film provient de ses chansons, toutes plus mauvaises les unes que les autres. Elles arrivent comme un cheveux sur la soupe, consistent la plupart du temps en un parlé-chanté peu mélodieux, et rallongent artificiellement la narration déjà bien poussive. La musique est bonne, surtout pour le thème principal, mais la pauvresse du texte et du contexte font de chaque chanson un ratage artistique presque total. Une faiblesse d’écriture monumentale qui ruine toute potentialité, et le film fait vraiment pitié à côté du pourtant modeste remake d’Annie.

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