Bienvenue Parmi Nous

Bienvenue Parmi Nous
2012
Jean Becker

On ne peut pas passer une vie entière couronnée de succès, et voici le seul et unique bide dans la carrière de l’extrêmement populaire réalisateur Jean Becker (même si son dernier film en date n’est pas non plus un succès). Pourtant typiquement le genre de film applaudi des deux mains par la presse et dont le chemin vers les Césars semblait tout tracé, il fut massacré comme rarement et de façon unanime, de quoi faire monter l’inquiétude. Et après coup, l’incompréhension est d’autant plus grande.

L’argent ne fait pas le bonheur, et Taillandier (Patrick Chesnais) sait bien de quoi il parle. Peintre de renom dont les toiles s’arrachent à prix d’or, il coule des jours tranquilles dans sa grande et belle maison avec une femme qui l’aime (Miou-Miou), des enfants et des petits-enfants qui viennent régulièrement lui rendre visite. Et pourtant, peindre ne l’intéresse plus, son quotidien le fatigue, la vieillesse le pèse. Il en a simplement marre de tout, et un beau jour il va partir, ne sachant que chercher. Dans son errance, il va faire la connaissance de Marylou (Jeanne Lambert), jeune fille paumée qui a été expulsée de chez sa mère.

Pourquoi cette régurgitation de la presse spécialisée ? Sans doute que leur critère de mécontentement fut le caractère discutable de l’intérêt du film dans le paysage audiovisuel français, mais à ce niveau il faudrait joyeusement brûler tout ces éternels films policiers sombres et violents comme il en sort presque un par mois, sans compter la série Braquo qui n’a de cesse que de faire ses choux gras avec le filon le plus usé de l’histoire, malgré tous les talents impliqués. Le vieux ronchon, la jeune écervelée, l’un va s’attendrir, l’autre s’assagir : deux personnages vu des centaines de fois, et les rassembler n’a rien de novateur il est vrai. Oui, l’histoire est cousue de fils blancs, et le film n’y apporte rien d’original, sauf peut-être au niveau des dialogues, mais comme tant d’autres. L’aspect narration n’est pas la seule marge d’innovation que possède un film. En l’occurrence, ce qui fait sa force, c’est le duo d’acteurs, l’un qui n’a plus à prouver mais qui impressionne toujours, l’autre la fille de Jean-Yves Lafesse, jeune débutante issue du théâtre et qui fait des débuts prometteurs derrière une caméra. Son physique est assurément son point le plus positif, mais on sent aussi les prémices d’un quelconque talent, même si depuis son actualité semble bien morne. Un film ultra classique sur la recherche de soi, la quête d’un but et autre recherche du bonheur, mais l’intention passe bien et les acteurs sont très convaincants.

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