St. Vincent

St. Vincent
2014
Theodore Melfi

Personne ne l’attendait, c’est sorti de nulle part, et pourtant, aujourd’hui Netflix est désormais un incontournable, et dès le début le service de vidéo à la demande a frappé très fort. Le même jour que la sortie nationale américaine, alors que le buzz commençait à prendre de l’ampleur avec des retours tonitruants et une nomination aux Goldens Globes pour son personnage principal, le film était déjà proposé en France en version originale sous-titrée grâce audit média. Et depuis neuf mois, la main mise reste totale, aucun doublage français n’étant prévu, de même qu’aucune sortie DVD n’est programmée. Un fait fâcheux qui prive le film d’une plus large visibilité.

Quand on arrive à la retraite, le contre-coup est parfois brutal. Le pouvoir d’achat s’effondre, notre rôle dans la société est révolu, et l’amertume peut rapidement prendre le dessus, notamment pour Vincent (Bill Murray), qui doit en plus faire face à la solitude. Dans une spirale auto-destructrice, il se retrouve sans un sou, avec pour seule compagnie autre que son chat une travailleuse de la nuit, Daka (Naomi Watts), qui porte peut-être en elle sa descendance. Mais sa vie va se retrouver à nouveau pimentée avec l’arrivée de Maggie (Melissa McCarthy), sa nouvelle voisine, qui l’embauchera comme baby-sitter.

Certes sorti avant mais personnellement visionné après, le film souffre de la comparaison avec la belle surprise qu’était The Gambler. Le point commun entre les deux films ? Le personnage principal, peu ou prou semblable, à une différence d’âge près. Dans les deux cas, on se retrouve avec un abruti qui gère son argent comme un connard, endetté auprès de gens peu recommandables, et qui nous fait rager à de nombreuses reprises à cause de ça, sauf qu’on assistera pas ici au coup de maître salvateur, bien au contraire, rendant difficilement sympathique le héros. Il faudra même attendre la toute fin pour, à grand renfort de rédemption et de témoignages attendrissants, le trouver un tant soit peu attachant. Et c’est là le principal problème du film, outre sa prévisibilité due à une histoire pas très neuve : les enjeux ne sont pas respectés. Le film est très bien fait, l’histoire est intéressante, les acteurs bons malgré une élocution irrégulière, mais le véritable sujet de fond est majoritairement esquivé. Dommage, car l’impact du film s’en retrouve amoindri.

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