Planetbase
2015
PC
Hasard du calendrier ou brillante opération marketing, ce jeu de gestion qui vous propose d’établir une base sur une planète étrangère est sorti à peu près en même temps que la sortie au cinéma de Seul sur Mars, s’intercalant entre les sorties américaines et françaises. Un petit jeu indépendant qui ne paye pas de mine avec ses graphismes en retard d’une décennie, mais en dehors de l’aventure spatiale, l’idée de se la jouer Mark Watney (cf le personnage principal du film) pouvait en séduire plus d’un. Ainsi dont, notre petite colonie de sept personnes débarque sur une planète hostile semblable à Mars, à l’atmosphère irrespirable mais disposant néanmoins d’un cycle solaire, permettant l’utilisation de panneaux photovoltaïques, de vents nocturnes importants, rendant les éoliennes très utiles, et aussi d’un sol disposant de quelques rivières souterraines d’eau liquide. Bref, il n’y a qu’à décharger la navette, installer la base et de quoi l’alimenter, et c’est parti ! Non ?
Une fois fabriqué suffisamment de panneaux solaires, éoliennes, extracteurs d’eaux, accumulateurs et citernes pour les heures sans, puis installer le recycleur d’air, le SAS, le dortoir et le réfectoir, les choix qui suivent sont primordiaux. Pour ne pas mourir de faim, il faut immédiatement se mettre à la botanique, et pour ne pas avoir tous ses appareils qui tombent en panne, il faut créer suffisamment de pièce détachées. Seulement cela coûte à la fois des bioplastiques et du métal. Or pour en avoir, une fois ses stocks de départ utilisés, il faut les synthétiser dans une usine, et c’est là que tout coince. Pour le métal, il faut récolter du minerai dans la mine, et pour le bioplastique il faut cultiver de l’amidon, ce qui signifie moins de légumes dans la serre. Donc non seulement l’extension de la base prend énormément de temps du fait du manque de matières premières, mais en plus la survie de la base est une course effrénée tant les problèmes se multiplient, nécessitant la création de nouveaux bâtiments, qu’il faut alimenter en électricité, causant une pénurie de métal, et il faut donc plus de monde pour s’en occuper, demandant plus de nourriture, causant une pénurie de nourriture, causant une pénurie de bioplastique, causant une pénurie de pièces détachées, causant le mort des robots, le dysfonctionnement du dispositif, des coupures de courant, des coupures d’eaux dans la serre, et au final la mort de l’équipage. Donc si on survit assez longtemps pour que l’expansion de la colonie soit obligatoire, l’une des différentes pénuries causera la mort de tous, les productions des matières premières et de la nourriture n’arrivant jamais à suivre, chaque élément court-circuitant les autres. Une équation insoluble, arrivant plus ou moins vite dans une impasse en fonction de la chance, c’est-à-dire l’emplacement des impacts de météorites, qui peuvent s’abattre sur la pièce commune après cinq minutes de jeu et tuer la majorité de l’équipage et endommager les deux robots, de même que les tempêtes, accélérant l’usure des construction, donc la pénurie de l’ensemble de vos ressources.
Pas très beau mais assez original, d’apparence bien construit avec un panel de possibilités et d’évolutions impressionnantes, et arrivant aussi à point nommé avec le succès du film, le jeu se présentait comme une très belle alternative aux jeux de gestion classiques, mais en l’état il n’est pas jouable. À peine a t-on commencé à entrevoir le futur après une poignée de parties d’échauffement que la mort vient frapper notre colonie, que ce soit à cause de la malchance, des innombrables pénuries dues à un équilibrage foireux, ou encore par la faute de l’intelligence artificielle. Alors que tout va bien, que les stocks sont dans le vert, que la vie semble tranquille dans la base, les colons vont subitement se désintéresser des serres, laissant mourir les plants et se vider les réserves, ne pensant même pas à jeter un coup d’œil aux pousses alors que les gens s’écroulent par terre et que le bâtiment est en état de priorité. Une frustration qui se transforme en résignation puis en abandon, devant se rendre à l’évidence : malgré des qualités qui ne demandent qu’à se concrétiser, le jeu n’est, à l’heure actuelle, pas jouable.
08/20 (potentiellement 14)
D’après Niko, si tes bonshommes délaissent leurs activités, c’est à cause du moral.
Il faut leur mettre des écrans de télé, et des trucs comme ça.
Bref, lui, il dit que c’est tout à fait jouable.
Quant à moi, je testerai ça quand j’aurai le bas d’aménagé, parce que là, sur la télé, c’est pas top. Autant, pour un jeu de combat ou un jeu de course, par exemple, c’est le top, autant pour un jeu de stratégie, c’est horrible !
J’ai réessayé, et je me suis rendu compte que j’étais passé à côté du labo, rendant la prise des repas plus facile et meilleure grâce à la viande de synthèse. Le jeu reste ultra dur, mais j’ai espoir d’aller un peu plus loin.