Le Chasseur et la reine des glaces

Le Chasseur et la reine des glaces
2016
Cedric Nicolas-Troyan

Alors que le phénomène des adaptations en live des classiques de Disney n’avait pas encore débuté, le studio Universal avait réussi son pari de faire une version de Blanche-Neige et le chasseur dans un style héroïc-fantaisy à la Seigneur des Anneaux, rentabilisant contre toutes attentes son budget colossal de 170 M$ en amassant pas loin de 400 M$. Une suite a pendant longtemps été à l’étude, avant de finalement opter pour un préquel / séquelle / spin-off centré sur le chasseur.

Une fois n’est pas coutume, le film se déroule avant et après le film de 2012. Chasseur ayant fait ses armes dans le royaume gelé de la reine des glaces Freya (Emily Blunt), sœur de Ravenna (Charlize Theron) qui prit possession du royaume de Blanche-Neige, Eric (Chris Hemsworth) avait violé l’une des règles essentielles : il était tombé amoureux de quelqu’un, Sara (Jessica Chastain), chose interdite. Cette dernière fut alors tuée et lui fut laissé pour mort. Sept ans plus tard, alors que la mort de Ravenna laissait entendre une paix durable, la disparition du miroir magique, source de ses pouvoirs, va jeter une vague de panique. Choisit par la reine Blanche-Neige, Eric aura la lourde tâche de le rapporter dans un sanctuaire où ses pouvoirs maléfiques ne pourront opérer.

Bienvenu à l’histoire la plus évidente du monde, ou comment l’affiche elle-même tue certains enjeux. Bien sûr, quand on met sur l’affiche quatre personnes, on se doute que si l’une d’elles meurt après dix minutes de film, ça n’est pas vraiment fini. Pas bravo au passage à la bande-annonce pour avoir balancer l’une des révélations finales, à moins que l’histoire ne soit si prévisible que cette découverte ne pouvait que sauter aux yeux. On avait été prévenu dans le précédent film que la femme du chasseur était morte, donc on s’attendait à ce qu’elle meurt, et cela fait parti des problèmes du film : certains enjeux sont vides de sens avant même d’arriver. Mais après tout, on ne s’attendait pas forcément à un vrai scénario, le film vendant plus du gros casting, de jolis effets visuels et quelques scènes qui claquent. Effectivement donc, le quatuor d’affiche est imposant, on retrouve une partie de l’univers et du bestiaire existant et les pouvoirs magiques offrent du grand spectacle, mais point de cerf majestueux ici, pas de choc visuel et une certaine réserve sur les pouvoirs des sœurs sorcières, qui semblent en plus avoir perdu leur frère dans l’entre films. L’histoire racontée n’a pas grand intérêt et le divertissement visuel n’est pas totalement satisfaisant, tout juste peut-on féliciter les costumes et le pouvoir de vision par glace. De gros moyens et plein de bonnes idées, mais on reste sur sa faim.

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