Ip Man 3
2016
Wilson Yip
Avec six ans d’attente, on pensait que la saga chinoise sur le légendaire maître du Kung-Fu Wing Chun Ip Man avait prit fin, mais il y avait finalement plus à dire sur l’expert en arts-martiaux que sa lutte contre les envahisseurs japonais puis anglais, ou du moins c’est ce qu’on était en droit de croire avec un nouvel opus. Malheureusement, l’explosion du marché cinématographique en Chine leur a donné le tournis, et voilà typiquement ce qu’on appelle « une suite purement commerciale ».
Cette fois semblait la bonne : Ip Man (Donnie Yen) pouvait enfin souffler financièrement et subvenir aux besoins de sa famille, la situation politique de Hong-Kong s’apaisait enfin et il n’y avait plus de contestations par rapport à ses enseignements, mais ça n’était qu’en apparences. Entre une tumeur diagnostiquée à sa femme, des menaces à l’encontre de l’école de son fils et contre lui-même, le climat est toujours aussi tendu.
Les deux premiers films n’étaient pas spécialement réputés pour le jeu des acteurs, d’autant plus de par une VF atroce, et le problème est plus frappant que jamais, mais au moins on pouvait compter sur un scénario vraiment excellent, une mise en scène soignée et des décors magnifiques, et l’utilisation des combats était toujours justifiée. Ici, l’histoire est un prolongement artificiel et anodin de la vie du personnage, les décors n’ont plus rien d’originaux, les combats sont omniprésents et prétexte à de l’action gratuite, le faisant sombrer dans la caricature du genre. Brillant diptyque qui révolutionnait le genre du film d’arts-martiaux, la saga n’a pas su résister à l’appel de l’argent (et quand on voit que les recettes ont dépassé les 150 M$, cela leur donne raison) et avec ce troisième volet elle est devenue ce contre quoi elle se battait. Ça fait mal au cœur de voir un géant s’effondrer…