Criminal

Criminal
2016
Ariel Vromen

À l’ère du battage médiatique où l’on est bombardé de bandes-annonces et autres extraits, on a presque l’impression d’avoir déjà vu le film avant d’entrer dans la salle, mais pour une fois je suis rentré dans la salle vierge de toute information en dehors d’une vague connaissance du casting, fait suffisamment rare pour être noté. Il est vrai que ça n’est pas forcément le genre de film a faire sensation en salles, peinant à dépasser les 20 M$, d’autant que le sujet de fond est d’un banal, mais ça manque dans notre paysage cinématographique, et l’œuvre est très aboutie.

Il ne faut pas toujours faire confiance à son GPS, ni à un taxi. Fuyant des russes qui voulaient mettre la main sur un programme de contrôle à distance des armements, l’agent de la CIA Bill Pope (Ryan Reynolds) ne s’était pas rendu au bon point d’extraction, tombant dans un guet-apens. Tué lors de sa mission, il emporta dans sa tombe le secret de l’emplacement du programme et de son créateur, chose irrecevable pour Wells (Gary Oldman), le chef de la CIA. Il va alors demander au docteur Franks (Tommy Lee Jones), spécialisé dans la recherche sur la greffe de mémoire par copie de signal électrique, d’implanter la mémoire tampon (à court terme, incluant les réflexes) à un hôte. Minant que l’opération a raté, le cobaye Jericho (Kevin Costner), dangereux criminel, va en profiter pour se faire la malle et tenter de récupérer l’argent de l’opération que Bill Pope avait planqué.

Pas forcément la chose la plus improbable au monde, le film part du principe qu’un psychopathe se retrouve avec la mémoire d’un agent expérimenté de la CIA, de quoi bouleverser les plans de chacun, alors même que l’enjeu est de taille : le contrôle de tous les armements de la planète. Cela permet d’apporter une bonne dose d’humour au film de par la violence extrême du personnage et son absence totale de limite ou de conscience, mais le film aura l’intelligence de le faire évoluer pour le rendre un peu moins antipathique. Le détenu évadé, dénué d’émotions ou de notions de morale à cause d’un traumatise crânien, va en effet être affecté par certains souvenirs qui lui ont été greffés, et si sa personnalité ne s’en retrouve pas affectée, de même que sa faculté à raisonner, il va plus s’ouvrir à certaines pistes de réflexion. Le principe est donc intéressant, et en plus le film le gère brillamment, notamment au travers du personnage de Jill (Gal Gadot), qui en plus d’illuminer notre journée grâce à sa beauté ahurissante, nous épate de par son talent d’actrice. Le casting est d’ailleurs excellent, surtout en ce qui concerne le héros, en état de grâce à plus d’un titre, et la somme de talent engagés est énorme, bien qu’on se retrouve après avec une Alice Eve carrément tertiaire. Côté scénario, en dehors du personnage principal, c’est un peu trop classique, mais le film se rattrape par un humour efficace, un rythme soutenu et quelques scènes d’action impressionnantes. Devant un thriller si captivant et qui maîtrise à ce point son sujet, on ne peut que s’incliner.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *