Tarzan

Tarzan
2016
David Yates

Créé en 1912 par Edgar Rice Burroughs, le personnage emblématique de Tarzan, l’homme-singe élevé par des gorilles, est tombé dans le domaine public en 2012, donnant l’envie aux studios du monde entier de se réapproprier son histoire. Il y a deux ans, les allemands ont tenté l’aventure avec un film d’animation Tarzan, mais cela se solda par un double échec financier et critique. Cette fois, c’est le géant américain Warner qui s’empare du projet avec à la barre David Yates, réalisateur des quatre derniers Harry Potter et de la nouvelle trilogie à venir, un gage de qualité auquel on peut ajouter les astronomiques 180 M$ de budget en guise de confiance. Les premiers résultats semblent indiquer un intérêt prononcé puisque les retours sont bons et les premiers scores au box office encourageants. Le début d’une nouvelle licence prometteuse ?

Point d’origin story cette fois ci, ils ont bien comprit que passer derrière le classique de Disney ne servirait à rien et sonnerait comme une redite, préférant parler de sa jeunesse sous forme de flash-back. Ainsi, on commence directement l’histoire alors que John Clayton (Alexander Skarsgard), alias Tarzan, a reprit son titre de Lord Greystoke et vit désormais avec Jane (Margot Robbie) à Londres comme n’importe quel autre gentleman. Seulement voilà, son histoire a fait le tour du monde et le gouvernement britannique (Jim Broadbent) aimerait beaucoup qu’il intervienne au Congo pour une opération politique coordonnée par un dignitaire américain (Samuel L. Jackson). En réalité, il s’agit d’un piège tendu par Leo Rom (Christoph Waltz), second du roi Leopold II, détenteur du Congo, qui peine à convaincre le chef Mbonga (Djimon Hounsou) de lui céder ses diamants, plus enclin à un échange contre Tarzan, qui lui aurait apparemment fait du tord.

Ah, enfin un film qui offre quelque chose d’un peu neuf sur Tarzan ! Après tout, sur la trentaine de romans que compte la saga, se concentrer en boucle sur les origines, ça use, et le personnage de John Clayton est avant tout un explorateur, un aventurier, chose exploitée uniquement dans la série animée et dans quelques films de série B. L’histoire se base cette fois sur Tarzan et les hommes-léopards (1932), pas forcément la plus originale ni intéressante, mais au moins c’est différent des précédentes adaptations. Les personnages et les situations souffrent de quelques stéréotypes, notamment Christoph Waltz qui incarne le même style de méchant depuis une décennie, et globalement on souffre de problèmes similaires au Livre de la jungle, à savoir un environnement trop propre (bien qu’ici ils aient fait l’effort de tourner certains plans panoramiques et aérien en décors réels) et des créatures bien modélisées et animées mais qui sonnent faux. De même, alors que notre héros a abandonné son ancien mode de vie depuis de longues années, on ne peut que s’étonner de le voir toujours aussi musclé et endurant, mais en dehors de ça le film a moult qualités à faire valoir. En dehors du chipotage sur la jungle et certaines créatures (surtout les gorilles en fait), le visuel est magnifique (d’autant que vu en Imax, l’occasion de voir de la 3D d’aussi bonne facture qu’au Futuroscope, même si la bande-annonce du prochain Star Wars en mettait bien plus plein la vue), certaines scènes sont impressionnantes, les personnages charismatiques et malgré un contexte difficile et certains thèmes forts, de petites notes d’humour font mouche. Un retour aux sources intéressant pour un spectacle grandiose.

Disponible en version alternative et vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=I2c2BfBoQ2g

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