La Mort dans la peau
2004
Paul Greengrass
Certes loin de faire de l’ombre aux James Bond, La Mémoire dans la peau fut un des plus gros succès du genre avec 214 M$, notamment grâce aux Etats-Unis où le succès fut saisissant : 121.7 M$, qui se transformèrent carrément en 176 M$ pour ce second opus pour un total de 288.5 M$ mondiaux, difficilement concevable dans notre conjoncture actuelle où chaque suite fait sensiblement moins que son prédécesseur, allant jusqu’à des chutes de 77% à l’image d’Alice de l’autre côté du miroir. Gage de qualité ?
Entre affronter un passé qu’il vaut mieux avoir oublié et couler des jours heureux avec sa compagne Marie (Franka Potente), Jason Bourne (Matt Damon) avait choisit la tranquillité, mais ses détracteurs en ont décidé autrement en tentant encore de le tuer. Ils l’ont peut-être raté, mais pas Marie, faisant s’abattre sur eux son courroux. Pendant ce temps, un complot s’organise autour de lui et une enquête va rouvrir le dossier sensible de Treadstone, l’organisme qui avait fait de Bourne un agent.
Alors que La Mémoire dans la peau nous laissait avec moult questions en tête, on attendait au tournant les révélations qu’allait faire la suite, espérant quelque chose de mieux qu’une histoire de clones ou utilisation de drogues de synthèse pour créer des supers-soldats, ce qui aurait été tellement prévisible et le montrer n’aurait pas eu grand intérêt. Finalement, l’heure des révélations attendra une fois encore, Bourne étant encore traqué et cherchant toujours les mêmes réponses, n’arrivant décidément pas à les obtenir. Ne se rappelant que des brides de son passé, il en est au même point, devant jongler entre infiltration de qualité et fuite pas très fine, gardant irrémédiablement son allure habituelle. Un fait gênant vu sa propension à se faire repérer. Toujours un gros casting (Brian Cox, Julia Stiles, Karl Urban et Michelle Monaghan en simple figurante) et de grosses scènes sportives (par exemple sa fuite de l’hôtel) mais les choix scénaristiques laissent parfois perplexes, notamment pour ce qui est du choix de garder encore tout secret (à moins qu’il n’y ait rien à révéler ?). Pas au top, Bourne déçoit aussi par moment, prenant régulièrement de mauvaises décisions. On reste sur du bon divertissement avec un héros charismatique, mais cette seconde aventure est indéniablement moins aboutie.