Green Room

Green Room
2016
Jeremy Saulnier

Deux ans après l’échec commercial mais succès critique de Blue Ruin, son réalisateur nous revenait avec un film dont le parcours fut à peu près semblable : acclamé lors de festivals comme Cannes, il peina à rencontrer son public en salles (moins de 5 M$ dans le monde) malgré un soutien ahurissant des distributeurs (ajoutant des salles malgré des moyennes par copies désastreuses). Il faut dire qu’encore une fois le film ne tient pas ses promesses.

Tentant de percer dans le milieu de la musique en écumant le plus de scènes possibles, Pat (Anton Yelchin) et son groupe ont accepté de donner une représentation dans un concert métal des plus mal famé, mais ce qui devait arriver arriva. Rentrant dans une pièce où il n’aurait pas dû aller, Pat va tomber sur un cadavre et appeler la police, exactement ce que ne voulait pas l’organisateur (Macon Blair), semble t-il habitué à ce genre « d’incident ». S’enfermant dans une pièce sécurisée, le groupe, une jeune femme (Imogen Poots) et une brute du staff vont alors attendre l’arrivée de la police tandis que le chef de la secte (Patrick Stewart) va se charger de mettre de l’ordre.

Une fois passé la très longue amorce, on rentre enfin dans le cœur du film : du survival stressant où un groupe de jeunes doit faire face à une menace bien réelle. En gros le scénario basique des trois-quart des films d’horreur d’antan, le tout saupoudré de skinheads nazis. Il est vrai que le chef a un charisme certain et que sa présence donne une ampleur bien plus importante à l’histoire, mais en réalité le ménage qui devait être fait n’impressionne nullement de part sa sophistication ou son originalité, semblant carrément disproportionné et débile, d’autant plus compte tenu du résultat. Tout ça pour finir dans un bâclage total, laissant tomber certains personnages clés sans jamais les avoir approfondis. On pense notamment à la jeune femme présente au moment de la découverte du cadavre, et qui restera ensuite avec le groupe, dont le lien avec la secte et son importance ne seront jamais expliqués. Quelques scènes choc, un esthétique réussi et un certain talent de mise en scène, mais en dehors de l’organisateur et du chef de la secte les personnages sont ratés, sans compter l’histoire très décevante. Du savoir faire, mais au service de pas grand chose…

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