A War
2016
Tobias Lindholm
Nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger lors des dernières cérémonies, n’est pas une grosse production américaine, son budget fut très faible et il n’a guère fait plus de cent mille entrées dans le monde. Pourquoi je dis ça ? Tout simplement parce qu’à aucun moment dans le film il n’est précisé que les passages « à la maison » se passent au Danemark, que l’histoire se focalise sur la guerre en Afghanistan et ses répercutions, conflit sur-représenté sous le point de vu américain, et que visuellement le film n’a rien à envier à des films comme American Sniper. Un bon point qui prouve que le budget n’est pas forcément un problème, et ça ne sera pas le seul.
Si le film peine à démarrer avec trop de soldats qui nous perdent et une femme et ses enfants à la maison qui ne sert pas à grand chose, ne faisant que se languir d’un mari au front, le film pose d’emblée une ambiance très conflictuelle. Le danger semble partout, renforçant une immersion efficace due aux décors irréprochables et à la réalisation de très bonne facture, utilisant avec justesse la caméra embarquée pour les moments d’action, il est vrai pas très nombreux et c’est dommage tant les phases de patrouille sont prenantes. Jusque là c’est donc assez réussi, mais un peu trop classique. Un fait contrebalancé dans le dernier tiers, s’axant sur les répercutions humaines avec un angle d’approche très juste et beaucoup plus original, donnant enfin ses lettres de noblesse au film, d’autant qu’exploitant enfin toute la mesure du talent de son acteur principal, Pilou Asbaek, star montante qui commence à avoir une belle carrière internationale. Un film de guerre solide et bien écrit qui ne souffre nullement de la comparaison avec les modèles américains.