Rogue One : A Star Wars Story

Rogue One : A Star Wars Story
2016
Gareth Edwards

Quand on investi quatre milliards dans une licence, ça n’est pas pour la laisser dormir. En plus d’avoir lancé une toute nouvelle trilogie, c’est aussi trois spin-off que Disney a programmé pour le futur proche de la franchise Star Wars, et voici justement le premier d’entre eux de ce calendrier effréné qui nous apportera un film par an jusqu’en 2020, et nulle doute que leurs intentions vont bien au delà. Premier épisode non central de l’univers, ce film a été confié à Gareth Edwards, homme des plus arrogants qui s’était auto-proclamé génial après un premier petit film médiocre, ce qui ne l’a pas empêcher d’enchaîner sur Godzilla, un projet de grande envergure aussi démesuré que décevant. Le voir atterrir ici pour son troisième long-métrage n’était donc pas très rassurant, d’autant que des reshoots tardifs et inhabituellement longs en ont inquiété plus d’un.

Se déroulant juste avant les événements de l’épisode IV, le film se centre sur le personnage de Jyn Erso (Felicity Jones), fille de Galen Erso (Mads Mikkelsen), concepteur de l’Etoile de la Mort, un vaisseau capable de détruire des planètes d’un seul rayon. Recrutée par les rebelles de l’Alliance, Jyn sera chargée d’entrer en contact avec une vieille connaissance, Saw Gerrera (Forest Whitaker), rebelle free-lance qui aurait apparemment reçu des informations capitales sur la fameuse nouvelle arme destructrice de l’Empire.

Si les premiers visuels étaient de nature à rassurer sur le grandiose préservé de la saga, le principe même de l’histoire laissait perplexe. Comment rendre un film intéressant quand on sait déjà comment il va se finir ? L’enjeu majeur du film est l’Etoile de la Mort, et on sait que quelques mois plus tard dans l’épisode IV elle sera toujours intact mais que des rebelles ont réussi à mettre la main sur ses plans, donc au niveau suspense on repassera. Les néophytes auront eu la chance de découvrir l’histoire sans en connaître l’issue, mais pour les autres l’espoir résidait dans l’écriture des personnages et l’interaction avec l’univers. Chou blanc là aussi malheureusement, en dehors de l’héroïne le background d’aucun des personnages ne sera développé, certains intervenants secondaires sont même carrément encombrants à l’image de Donnie Yen et son compère, visiblement là pour booster les entrées en Chine. De même, la direction d’acteur n’est pas au top et les planètes visitées n’ont rien de folichon : du désert, du canyon et de la plage. Niveau créativité l’inspiration est en berne. Le film est-il mauvais pour autant ? Non, loin s’en faut. Le style pesant et réaliste renouvelle un peu la formule, le ton est plus viscéral, la menace palpable et visuellement, quoiqu’en deçà de Star Wars VII, on en prend plein les mirettes. Le test sur Jabba ou tout le passage sur la planète de sable fin et mer azure envoient du lourd et la mise en scène est parfaite. Du très grand spectacle, épique et immersif à défaut d’être bien écrit.

Disponible en version alternative et vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=K68DBaRfn9c

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