Évolution

Évolution
2016
Lucile Hadzihalilovic

Si on peut y retrouver des films indépendants intéressants, le niveau global des films présentés à Gérardmer est souvent bas, voir médiocre. Pour se rassurer on pouvait cette fois se concentrer sur le prix du jury et le prix de la critique reçus par ce film, mais quand on se rappelle qui a gagné le prix du meilleur film cette même année (Jérusalem, aux critiques tellement abyssales que je ne m’y suis pas risqué) on ressent l’effet Cannes où chaque prix est une vaste blague. Et décidément, nous n’avons pas le même humour…

Une ville abandonnée au bord de l’eau, des femmes et des petits garçons. En quelle année somme nous ? Pourquoi n’y a t-il que des femmes d’une trentaine d’années et des petits garçons aux alentours des 7 ans ? Que font-ils là ? C’est quoi ce délire autour de l’étoile de mer ? Mon dieu mais elle a quoi dans le dos ? C’est une histoire de femmes pédophiles oui ou merde ? C’est qui ce vieux barbu qu’on ne voit que dans une espèce de rêve halluciné et qu’on ne revoit plus après ? Y a t-il un scénariste ? Chut il fait un bad trip !

Aie aie aie… Faire du film contemplatif, pourquoi pas, en plus l’image du film est plutôt bien soignée et la réal trouve quelques idées de mise en scène intéressantes comme une certaine lumière qui a la forme d’une étoile de mer. Le petit qui joue Nicolas est particulièrement bien éveillé et globalement les acteurs sont même assez bons, sans compter qu’en plus l’ambiance oppressante marche carrément. On aurait pu se laisser simplement porter par ce film ô combien malsain tant d’un point de vu artistique l’imagerie et l’ambiance sont superbes, mais pourtant le film est un ratage complet. Le film se repose quasi exclusivement sur son idée glauque et mystérieuse, mais le problème c’est que ça n’a scientifiquement aucun sens. Que ce soit le choix de la cible ou de la technique d’évolution, rien ne colle. L’utilisation de petits garçons semble n’avoir vocation qu’à choquer et le film y sacrifie sa cohérence, déjà mauvaise même sans ça. Pire, le film ne fait que montrer son idée sans la développer ni l’expliquer. Malgré une durée de 80 minutes, le temps paraît bien long entre l’histoire minimaliste et la faible quantité de dialogues. Soigner la forme c’est bien gentil, mais encore faut-il avoir quelque chose à montrer.

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