Ni le ciel ni la terre

Ni le ciel ni la terre
2015
Clément Cogitore

Mise à part une nomination pour le meilleur premier film aux Césars, il est peu probable que vous ayez entendu parler du film, ce dernier n’ayant pas atteint les dix mille entrées lors de sa première semaine ni les six mille lors de sa seconde, laissant peu de place au doute quant à l’indifférence dont il a fait preuve à sa sortie. Pourtant, le sujet avait de quoi intriguer même les cinéphiles les plus désabusé.

Le film prend place en 2014 alors que le désengagement des troupes françaises en Afghanistan a été lancé. La tension n’a jamais été aussi grande entre d’un côté un peuple soumis aux forces militaires qui compte les jours jusqu’à leur libération, et de l’autre des soldats craignant une attaque de dernière minute. Lors d’une garde de nuit, la situation va prendre une tournure explosive : deux soldats vont disparaître, décuplant le climat de tension. Alors que tout le monde était sur le pied de guerre, un troisième homme va se volatiliser mystérieusement, déchaînant la rage du commandant (Jérémie Renier). Seulement voilà, les disparitions vont aussi se mettre à toucher les forces rebelles, ajoutant de la confusion à cette situation chaotique.

Prenant pour cadre un territoire désertique avec d’un côté une base militaire et de l’autre un village local, le film se pose comme un thriller angoissant quasi fantastique où l’on ne sait exactement si les disparitions sont d’ordre humain, surnaturel voir divin. Un mystère qui fascine dans un premier temps, mais encore faut-il en faire quelque chose. Pourtant très bien écrit, posant moult bases et autres pistes de réflexions, semblant parfois parler dans le vide pour mieux nous prendre à revers en réutilisant une information jugée présomptueusement inutile, le film ne va malheureusement nulle part. Si tout se recoupe, les réponses ne convergent pas pour autant : absolument aucune piste évoquée ne sera traitée. C’est dommage car le casting est alléchant (comptant dans ses rangs les prometteurs Kévin Azaïs et Finnegan Oldfield), le rythme est correct et visuellement les idées ne manquent pas. On pense notamment à la vision de nuit et au drap d’invisibilité, marquants et novateurs, mais les yeux dans le dos sont en revanche bien trop gratuits. Seulement quand le ciment du film n’est que poudre aux yeux, quand le scénario n’est qu’une ébauche de concept, tout s’écroule et on en ressort avec l’impression d’avoir été trahis par de vaines promesses.

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