Event Horizon

Event Horizon
1998
Paul W.S. Anderson

Joyeuse rentrée à tous, les critiques reprennent ! Depuis longtemps à la recherche de ce film, je me raccrochais au souvenir d’un homme tenant ses yeux dans ses mains avec pour toile de fond un vaisseau spatial. D’abord dissuadé par des mémoires défaillantes m’assurant qu’il ne s’agissait pas de ce film, j’ai voulu en avoir le cœur net malgré la filmographie trop rarement correcte de son réalisateur. Et comme d’habitude, l’homme a d’excellentes idées, de larges moyens (50 M$) et un grand potentiel comme le prouvera son quasi remake Sunshine, mais comme toujours – ou presque – ça reste assez bancal.

Le film se passe dans un futur assez proche, en 2047, alors que la conquête de l’espace ne fait que commencer mais se heurte déjà à un mur : les lois de la physique. Dans un contexte où la vitesse de la lumière est une limite impossible à dépasser ou même égaler, sans compter une force de poussée intenable pour tout être vivant, rendant toute destination en dehors de notre système solaire impensable en raison du nombre d’années nécessaires aux phases d’accélération et de décélération, le scientifique William Weir (Sam Neill) s’était lancer le défi de créer une machine capable de courber l’espace-temps en utilisant des trous noirs. Son projet fut baptisé « Event Horizon », mais le jour de son inauguration le vaisseau fut porté disparu immédiatement après l’activation de son noyau dimensionnel. Sept ans plus tard, le signal du vaisseau fut retrouvé près de Neptune. Embarquant sur l’équipage (comprenant Jason Isaacs) du capitaine Miller (Laurence Fishburne), Weir va lancer une mission secret défense d’investigation de L’Event Horizon.

Ceux qui auront écouté attentivement L’Exoconférence ou qui s’y connaissent un tant soit peu en physique seront enchanté par le premier contact avec le film. Ce dernier prend en effet le temps de se justifier, de poser ses bases scientifiques pour donner une véritable légitimité à la mission et ainsi donner du crédit à l’intrigue qui va suivre. Le film joue même sur notre crainte de série B décérébrée en faisant d’abord mine que « oui mais vous voyez, c’est trop compliqué », mais réclamant tout de même des explications, ne laissant pas le scientifique s’en tirer à si bon compte. Les bases sont donc solides, l’intrigue efficace, le suspense monstrueux et même en terme de direction artistique le film marque pas mal de points. Si déjà le vaisseau en impose, la structure est savamment étudiée, la pièce du noyau est visuellement très marquante et la mise en scène emballe joliment le tout. Les effets-spéciaux n’ont que peu vieillis, les images subliminales jettent un froid et si on aurait aimé voir l’autre côté, les projections sont assez mémorables. Reste que le film peine à convaincre pleinement à cause d’un scénario trop prévisible (et qui aurait mérité de s’arrêter une scène plus tôt), de quelques clichés encombrants (genre le black dragueur) mais surtout à cause d’acteurs en roue libre qui sonnent presque continuellement faux. On est malgré tout sur de la SF de qualité dont la marque à travers le temps est indéniable (Sunshine encore une fois, dont l’avalanche de clin d’œil m’a sauté aux yeux tellement fort), donc pour peu que vous soyez nostalgiques des films SF d’antan à la Pitch Black, vous allez clairement apprécier cette mésaventure spatiale.

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