Du plomb pour l’inspecteur

Du plomb pour l’inspecteur
1955
Richard Quine

Témoignage du passé, le cinéma porte en lui les vestiges de notre histoire et mérite tout autant notre attention. Alors quand plus de 60 ans après la sortie en salle un studio prend la peine de restaurer un film, c’est la moindre des choses que de s’y intéresser. Genre de prédilection aux Etats-Unis, surtout dans les années 50, le film policier trouvait cette année là un thème très récurrent : l’espionnage (de ses voisins). Sorti la même année que Fenêtre sur cour, le film montre une équipe policière tenter de mettre la main sur un malandrin en épiant sa donzelle, s’étant posté dans l’appartement d’en face. Une opération néanmoins compromise d’emblée sans que la police ne le sache, l’inspecteur Sheridan étant tombé amoureux de la complice présumée dont il avait la surveillance et fomentant de mettre la main sur le magot et de se tirer avec elle. Un double jeu dangereux qui ne pouvait que mal finir…

On enquête sur quelqu’un, on se rapproche de ladite personne et on tombe bêtement amoureux. Un cas d’école pas très original, mais il est vrai que le cinéma a connu plus de représentants depuis qu’avant la sortie du film, donc mieux vaut ne pas lui en tenir rigueur. Néanmoins, même si on fait l’impasse sur la créativité du film qui enchaîne les clichés au point d’être fatiguant de prévisibilité, difficile de passer outre la mollesse outrancière de l’enquête qui piétinera jusqu’au dernier quart-d’heure, mais surtout il est encore plus impardonnable d’avoir à ce point raté le personnage principal. Si déjà sa romance sonne horriblement faux malgré la grosse dizaine de scènes de baisers, sa connerie explosera tous les records, ne faisant attention à aucun détail et fonçant comme une brute lobotomisée. Si la dernière ligne droite réussira à maintenir vos paupières ouvertes, contrairement au reste qui fera plus se décrocher votre mâchoire, une avalanche de soupirs incontrôlables viendront témoigner d’une bêtise sans nom venant de tous bords. Un potentiel très vague souffrant d’une écriture misérable.

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