The Discovery

The Discovery
2017
Charlie McDowell

Parce que le cinéma ça n’est pas qu’au cinéma, voici l’une des dernières productions de Netflix, désormais acteur incontournable du septième art. Alors que la France accuse un retard de deux mois et dois encore attendre jusqu’au 22 novembre pour découvrir la suite de L’Expérience interdite, voici un nouveau film traitant d’expériences visant à découvrir ce que cache l’au-delà, mais l’approche est cette fois bien différente.

L’heure n’est plus à la théorie mais à la pratique. Spécialiste en sciences neuronales, le docteur Thomas Harbor (Robert Redford) a découvert des déplacements énergétiques post-mortem qui prouveraient que notre conscience change de plan après la mort. Pour quatre millions de personnes à la vie probablement insupportable, il n’en fallait pas plus pour mettre fin à leurs jours, mais tous ne croient pas que l’expérience soit indiscutable, et même en cas de « seconde vie » rien ne nous assure qu’elle soit meilleure. Pour Will (Jason Segel), fils de Harbor, les preuves ne sont pas assez solides et il pense que son père est responsable des millions de morts et voudrait le convaincre de revenir sur ses déclarations pour stopper la vague de suicides.

Parler de la mort n’est pas évident, c’est même le principal sujet d’angoisse pour une majorité de gens. L’idée de départ provoque donc malaise et curiosité morbide : si il y a effectivement une vie après la mort, quelle est-elle ? Sur le papier, le film est donc un quasi repompage de L’Expérience interdite, mais en réalité le film diffère d’emblée en remettant d’une part l’expérience en cause, et en rendant les résultats publique d’autre part. Pendant une grande partie du film, on reste à la fois happé par le sujet et terrifié par le doute, d’autant que de vraies études scientifiques sont abordées comme la réminiscence électrique post-mortem du cerveau, restant encore actif pratiquement un mois après un décès. Les choix de test y font écho d’ailleurs, semblant dans un premier temps valider la thèse de l’illusion programmée, sorte de défense naturelle de l’organisme qui s’active pour offrir plus de douceur dans le trépas. Mais est-ce pour autant incompatible avec un plan astral ou divin ? Là était la question, et avec son dénouement le film y trouve une brillante conclusion qui nous ouvre les yeux sur un degré de lecture insoupçonnable, fort et plein de poésie. Une force qui nous vient pour beaucoup de la charmante Rooney Mara, mais surtout de l’éblouissant Jason Segel, figure de la comédie qui trouve ici un rôle à contre-emploi total carrément bluffant. Passionnant en théorie, le film déçoit par son manque d’ambition dans un premier temps, puis nous révèle finalement toute son ampleur et on en ressort conquis.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *