En Taule : Mode d’Emploi

En Taule : Mode d’Emploi
2015
Etan Cohen

Comme l’écrasante majorité de la filmographie de Will Ferrell, pourtant l’un des humoristes les plus plébiscités des Etats-Unis, ce film n’a pas eu les honneurs d’une sortie en salles chez nous. Il faut dire qu’avec une classification R (interdit aux mineurs non accompagnés), il était peu probable que le film jouisse d’un humour simplement potache, mais face à un risque certain de graveleux, la curiosité que suscitait un tel pitch l’a personnellement emporté. À tord…

Jusqu’à présent, James King (Will Ferrell) incarnait à la perfection le rêve américain : à presque 50 ans, il était fiancé à une petite jeune canon, possédait une somptueuse maison, beaucoup d’argent et s’apprêtait à devenir associer dans l’entreprise de courtage où il travaillait, marquant une nouvelle étape dans son ascension sociale. Seulement un beau jour le FBI va l’arrêter pour détournement de fond, le condamnant à 10 ans de prison. Et pas dans n’importe quelle prison, celle de St Quentin, l’une des plus malfamée qui soit. Se voyant déjà comme la petite pute qui ramassera les savons de tout le monde, il va engager son laveur de voiture (Kevin Hart), persuadé qu’il pourra faire de lui un gros dur durant les trente jours qui le séparent de son incarcération.

Un bon gros con, une peur viscérale et une formation improbable. Bien sûr, quand on a de l’argent on peut s’offrir n’importe quel service, mais un entraînement commando pour supporter la vie en prison, c’est une première. L’idée est complètement loufoque, les personnages aussi, mais à force d’en faire des caisses et de pousser systématiquement le bouchon trop loin, le film nous perd. À la rigueur, le délire mégalomane du riche qui crache sur les autres avec la femme bimbo, les serviteurs désespérés et l’exhibition décomplexée, ça peut passer, mais les humiliations publiques, c’est trop, et quand on doit supporter les pitreries du coach ou de l’ignominie comme aux toilettes, le raz-le-bol est consommé. La limite est parfois si abondement franchie qu’on sourit, mais globalement c’est plus insupportable qu’autre chose.

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