Jungle
2017
Greg McLean
L’homme face à la nature. Bien loin de la survie en territoire hostile, l’homme contemporain se contente de travailler et d’acheter sa nourriture, sa vie ne dépendant plus de la chasse dans un milieu où il n’est qu’un maillon de la chaîne alimentaire, lui-même la proie d’autres prédateurs. Voici donc un retour à l’état sauvage.
Tiré d’une histoire vraie, le film narre l’aventure de Yossi (Daniel Radcliffe), jeune israélien parti découvrir le monde pour une année sabbatique. En quête d’aventure avec deux compagnons de route croisés au gré de son voyage, il va se laisser happer par le récit d’un explorateur leur proposant de découvrir des lieux d’Amazonie inconnus à la biodiversité hors du commun ainsi qu’un village aborigène ne figurant sur aucune carte. Un périple qui s’annonçait mémorable, mais au bout de quelques jours une blessure au pied d’un de ses camarades, Marcus, va couper court à l’excursion : Yossi et son ami Kevin vont continuer en affrontant les rapides sur une barque improvisée tandis que Marcus et le guide vont couper à travers la jungle pour gagner quelques jours et le soigner au plus vite. Seulement face à des courants trop violents et des rochers trop nombreux, le radeau va céder et Yossi et Kevin vont se retrouver séparés, seuls dans une jungle hostile et dangereuse.
Notion très largement perdue bien que profondément ancrée dans nos gènes, la survie n’est que rarement testée par la vie, nous poussant à nous demander occasionnellement ce qu’on serait ou non capable de faire face à l’adversité. Comment trouver de l’eau, de la nourriture, se protéger des intempéries et autres nuisances climatiques comme la température ? Comment peut-on dormir dans un contexte de danger perpétuel ? Quand on suit une rivière la question de l’eau n’est pas un problème dans le cas présent, mais quid du reste ? Autrefois nous étions des super-prédateurs, mais cet instant de tueur est-il toujours lattant ? La mise en pratique est toujours passionnante à regarder et étudier, que ce soit en solitaire ou à plusieurs sur l’océan (L’Odyssée de Pi, Kon-Tiki, Invincible, Au Cœur de l’océan ou All is lost) ou lors d’une traversée terrestre de multiples paysages, allant de l’hiver polaire au désert de Chine comme dans Les Chemins de la liberté. Plus qu’une leçon de courage, c’est avant tout une leçon de vie sur la force de l’esprit sur le corps et la capacité de se surpasser. C’est fort, Daniel Radcliffe est impeccable et le contexte environnemental est original, ne voyant pas d’autres exemples en forêt tropicale. Sans aller jusqu’au degré d’impact d’un Into the wild, le film est un digne représentant du genre qui mériterait d’être une source d’inspiration pour tous.