The Dressmaker

The Dressmaker
2015
Jocelyn Moorhouse

Énorme succès en Australie où le film a battu le record de nominations aux Oscars locaux, en plus d’y avoir dépassé les 14 M$ sur le seul territoire, ce film a pourtant eu du mal à trouver sa place dans le reste du monde. Encore frais sur le marché du cinéma, Amazone a semble t-il peiné à exporter son film puisqu’en dehors du pays des kangourous le film n’a rapporté que 9 M$ et n’est  par exemple même pas sorti en France. C’est avec près de deux ans de retard que Netflix vient de rendre le film disponible chez nous, Amazone tardant il est vrai à mettre en place son service de vidéo à la demande.

Après 25 ans d’absence, Myrtle Dunnage (Kate Winslet) va revenir dans son village natal australien du milieu du XX° siècle, n’arrivant toujours pas à refermer ce chapitre de sa vie après tant d’années. Alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, elle aurait apparemment tué un de ses camarades, et pour calmer le jeu le shérif du village (Hugo Weaving) fut chargé de l’en éloigner, la bannissant en Europe. Considérée comme le mouton noir local, son retour va raviver la noirceur des habitants, mais elle va ramener dans son sac un petit tour pour les amadouer : durant son exil, elle a apprit l’art de la couture.

À mi-chemin entre le drame social et un western sous tension, le film nous immerge dans une ville quasi fantôme où les secrets et les rancœurs ont conduit ses habitants à se terrer dans leur coin. Gigantesque coup de pied dans la fourmilière, l’arrivée de Myrtle est donc jouissive puisque sa posture de femme forte et indépendante à la pointe de la mode dénote complètement avec le cadre austère de ce trou paumé d’Australie et l’époque (1950). On suit donc avec attention les réactions de chacun, les tentatives de riposte et les changements qui vont immédiatement se faire ressentir. Le film est un poil long mais l’histoire est pleine de rebondissements palpitants, les pistes de réflexion sont nombreuses et les acteurs sont excellents. Le vrai problème vient du casting malgré les performances irréprochables. Si les enfants devenus grands sont censés avoir aux alentours de 35 ans et que les acteurs de ladite génération n’ont que maximum huit ans d’écart avec cet age, quand tous tournent plutôt en dessous des 30 à l’image de Liam Hemsworth et Sarah Snook et que seule l’héroïne les dépasse, atteignant même la barre des 40, la différence devient flagrante et nous sort complètement du film. Reste qu’une femme accomplie de la haute société en avance sur son temps qui revient dans son bled natal pour faire face à ses fantômes du passé est un concept assez fort et le film joui d’une photographie magnifique, de décors intéressants et de costumes splendides.

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